Revue du Lyonnais » série 2 - n°1 ( 1850 ) » pp.065

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des années plus mûres, et le talent grandissant toujours. Ils seront
comme le cippe gracieux et modeste qui se chargera de conser-
ver sa douce et honorable mémoire.
   Nous avons nommé tout-à-1'heure saint Grégoire de Na-
zianze : M. Genin lui emprunte quelques pièces de vers, et tra-
duit presque en entier les conseils à une illustre femme romaine,
du nom d'Olympias, qui allait entrer sous les saintes lois du
mariage. Lorsque son union fut sur le point d'être consacrée au
pied des autels, Olympias reçut du pontife-poète ce qu'il appelle
son présent de noces, des conseils que la piété affectueuse, l'ex-
périence et la gravité du vénérable pontife lui inspiraient en
faveur de la dame chrétienne. - Nous ne résistons pas au
désir de mettre sous les yeux du lecteur le morceau tout entier,
après l'avoir traduit de nouveau, en nous tenant plus près du
texte que n'a fait M. Genin. Toutefois, on comprend ce que de
beaux vers perdent inévitablement dans une version, si fidèle
qu'elle essaie d'être :
   « Ma fille, c'est Grégoire qui t'envoie ce beau présent, car les
avis d'un père sont une chose excellente.
  « Ce n'est pas d'enchâsser l'or dans les pierres qui fait l'or-
nement des nobles femmes, ô Olympias ! ni de farder de couleurs
une face royale, de lui donner ce charme honteux, ni de mettre
sur un visage un fard pernicieux.
   « Que d'autres, qui ne trouvent aucune gloire dans une noble
vie, possèdent des vêtements empourprés, dorés, splendides,
éblouissants d'élégance ! Pour toi, aie souci de la pudicité et de
cette beauté qui est admirable pour des yeux même fermés. Les
mœurs sont une fleur magnifique, solide, inébranlable, pour la
femme qui jouit d'un beau renom.
   « Vénère Dieu d'abord, ensuite ton époux, l'œil de ta vie,
l'arbitre de tes conseils, que tu dois aimer uniquement, duquel
seul se doit délecter ton cœur, et cela d'autant plus que lui-
même t'aimera d'un plus parfait amour, sous les liens d'une
affection réciproque.
   « N'aie pas autant de liberté qu'en apporte le désir d'un
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