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                                PIERRE PALLIOT                               439
 le même plan par Petitot, et achevée, à partir de 1733, par M. Sau-
vage des Marches, de Chalon-sur-Saône.
    Tout en rédigeant ces gros volumes, tout en surveillant son
imprimerie et en gravant ces merveilleux frontispices, qui sont aujour-
d'hui recherchés par les bibliophiles comme des échantillons remar-
quables de l'art sérieux du xvne siècle, Pierre Palliot dressait les
généalogies des principales familles de Bourgogne, des Ganay, des
Fyot, des Berbisey, des Clugny, des Vienne, généalogies dont le
nombre dépasse cinq cents, (1) mais pour la plupart restées manus-
 crites et disséminées dans les dépôts publics, comme à la biblio-
thèque de l'Arsenal, à Paris, où elles proviennent, sans doute, de M. de
Paulmy, ou dans des bibliothèques particulières, telles que celle du
château de Grosbois-en-Montagne (Côte-d'Or). Il écrivait en même
temps quatorze volumes in-fol. sur l'histoire, l'origine et les alliances
des chanceliers et des plus illustres personnages du duché de Bour-
gogne, volumes également demeurés manuscrits, mais qui attestent
à la fois l'étendue de ses lumières et la patience de ses travaux. Les
Bénédictins avaient trouvé leur émule ! On comprend à peine qu'au
milieu d'occupations si diverses, entre les nécessités quotidiennes
de son commerce et le labeur de son art de graveur en taille douce,
il ait pu se livrer à tant de recherches, répondre à tant d'exigences et
réunir tant de précieux documents. Comme La Monnoye, le poète
des délicats éloges, mais aussi des gauloiseries et des caustiques épi-
grammes, on se prend à lui dire, cette fois avec sincérité :

                  Vray registre vivant, oracle plein de foy,
                      Trésor en recherches fertile,
                      Fameux Palliot, explique-moy
                      Cette énigme si difficile :




    (1) Pour se procurer les documents nécessaires, Palliot achetait partout des
titres, des livres et des manuscrits. Une chronique manuscrite de Flavigny, con-
servée aux archives de la Côte-d'Or, nous apprend, à la p. 16 de son t. I er , que
« Nicolas de la Salle, prieur de Flavigny, vendit tous les gros livres du chœur
manuscrits, dont on se servoit auparavant qu'on eût introduit céans les livres im-