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356                       LA REVUE LYONNAISE

monument est couronné d'un casque à panache entouré de dra-
peaux et de faisceaux militaires. Des espèces d'urnes de forme sphé-
rique dominent les baies des portes latérales dont le faîte triangulaire
ou curviligne est orné intérieurement d'une tête de chérubin et les
jambages, d'incrustations de marbre.
   « L'autre esquisse offre à l'œil quelques variantes, notamment dans
la pose et l'expression de la statue. Ainsi le bras gauche, accoudé sur
une sphère, soutient la tête, qui paraît regarder le ciel avec espoir,
tandis que la main droite, obéissant à l'inclinaison du torse, repose
naturellement sur un des genoux. A la place des deux enfants, figure
ici le marbre de l'inscription tumulaire, et, immédiatement au-
dessous, sur la face antérieure sur soubassement, on voit se déta-
cher, en symbole de la résurrection glorieuse, une tête de mort
ceinte de lauriers et entourée d'épis de blé. Au lieu de lances et de
faisceaux, les tympans, espaces vides de chaque côté de l'écusson
armorié, présentent l'alternative, ou d'un guerrier debout (une sorte
de Minerve), casque en tête, pique au poing et bouclier au bras, ou
d'un génie accroupi paraissant élever une palme en l'air en signe de
triomphe. »
   La description de ce monument s'applique certainement au tom-
beau de Lesdiguières. A supposer que les deux dessins soient origi-
naux, il n'est pas possible que l'inscription, telle qu'elle a été donnée,
le soit. Il ne paraît pas qu'aucun Richier se trouvât à Vizille en 1604.
La présence d'un Jean Richier à Vizille ou à Grenoble n'est men-
tionnée dans aucun des documents du temps, et, s'il s'agit du tom-
beau du connétable, il faut lire 1624, au lieu de 1604. Ce que nous
savons de Fétat d'autres dessins attribués à des Richier, à Jean et à
Joseph, ne nous permet pas d'admettre comme authentique l'ins-
cription que M. Bonnaire a citée.

   Jacob Richier devait faire, un peu plus tard, le tombeau de la
seconde femme de Lesdiguières, cette Marie Vignon dont nous avons
parlé. Ce tombeau fut élevé, en 1633, dans l'église du couvent des
religieuses de Sainte-Claire, à Grenoble.
   Marie Vignon, la première duchesse de Lesdiguières, avait eu