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342 LA REVUE LYONNAISE Gamon paraît avoir été aussi en relations avec Simon Goulart, de Senlis, l'un des plus célèbres ministres calvinistes de l'époque, et l'auteur d'un commentaire sur la première Semaine de du Bartas. C'est à ce personnage que le poète a dédié le tableau du martyre des Macchabées, un des poèmes de sa Muse divine. En l'an iéoo, Gamon fut atteint d'une maladie qui mit ses jours en danger, et qui produisit sur son esprit une vive impression. Il eut le mal chaud. C'est ainsi que les paysans du Vivarais appellent encore la fièvre, quelqu'en soit le caractère. Ses sentiments et ses idées prirent alors une teinte religieuse beaucoup plus prononcée. Le contraste du poète bien portant au poète convalescent est présenté d'une façon frappante par les deux parties dont se compose le Jardi- net de poésie, publié à Lyon en cette même année. La seconde partie, intitulée la Muse divine, a été évidemment écrite après la maladie en question; aussi ne respire-t-elle que le recueillement et la piété, tandis que la première est embaumée de tous les parfums de la jeunesse. Il y a, dans cette première partie, une ode charmante, intitulée : le Coulombeau, adressée à M. Coulomb, lieutenant de bailly en Viva- rais. D'autres pièces font supposer que Gamon a éprouvé de vifs chagrins de cœur. Il serait, d'ailleurs, bien étonnant qu'un poète n'eût pas passé par là . Est-ce qu'il pourrait, dans ce cas, faire com- prendre aux autres des émotions qu'il n'aurait pas ressenties lui- même ? Les stances Contr Amour se terminent par l'idée assez origi- nale que voici : Avant donc, faux amour, que, portant ta sajelte, Dessous ton estendart je marche derechef, L'homme dessus la terre, ainsi qu'une brouette, Ira portant deux pieds et marchera du chef! Dans cette partie du Jardinet se trouve la chanson suivante : Margoton parmi les prez, Au bord des ondettes, De ses doytelets marbrez Tcndoit les fleurettes.