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392 LA- REVUE LYONNAISE - Les sonnets : A toutes les Femmes (i~), L'être humain, dieu tombé... (2) et Paysage, ont les six vers de leurs deux tercets sur deux rimes, au lieu de trois. Aucun des six n'a ses rimes disposées rigoureuse- ment, suivant la tradition. M. Camille Roy préfère les formes moins contraintes de la chan- son, de l'ode, des stances et du poème. Un petit poème de qua- torze vers de huit syllabes : Ghazel (3), est tout entier sur deux rimes. Plusieurs autres, plus longs, sont en alexandrins à rimes plates ou croisées. Les strophes sont variées. Il y en a de quatre, cinq, six, huit, neuf, dix et douze vers. La plupart sont en alexan- drins ou en vers de huit syllabes. Quelques-unes ont de petits vers de trois et quatre syllabes. M. Camille Roy n'a employé que ces quatre sortes de vers. La strophe de quatre vers de huit syllabes est celle qu'il manie le mieux. Je lui reproche en général de faire tomber trop souvent sa strophe sur une rime féminine. Il a ainsi moins de force et de netteté. Les vers sont bien rythmés. Beaucoup d'alexandrins sont coulés d'un seul jet. En voici de coupés agréablement : C'est le matin. L'aurore étincelle, et la chambre Est pleine de lueurs joyeuses ; et l'enfant Ne dort plus. (4) Je n'admets pas l'e muet non élidé à l'hémystiche : Et la suivre, c'est le vertige, loin du monde... . Vers le midi tourne les yeux, ou vers le nord... (5) Encore moins le mot à cheval sur les deux hémystiches : Il faut planer,-ou redescendre, et c'est la mort!.. (6) L'homme errant et vaincu, farouche, ptisonnier Du sort, ne peut se méconnaître et se nier. (7) (1) Les chants de l'Aube, p. 49. (2) Poèmes et Chansons, — Sonnet, p. 215^ (3) Les chants de l'Aube, p. 16. (4) Les Petits, — Cauchemar, p. 166. (5) Dans la plaine, p. 4. (6) Dans la plaine, p. 4. (7) Dans la plaine, p. 8,