Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
326                        LA REVUE LYONNAISE

ment, dirigé par une seule volonté. Enfin, l'illustre Robert Mayer,
ce médecin modeste, qui, en 1864, expliquait au Congrès scien-
tifique d'Insbruck ses idées sur la théorie de la chaleur, dit, dans
son exposé : « Sans cette harmonie éternelle établie par Dieu entre
le monde subjectif et le monde objectif, toutes nos pensées seraient
 stériles. »
    L'idée d'oser aborder un pareil sujet, que je ne puis traiter que
 d'une façon bien incomplète et bien élémentaire, ne me serait pas
 venue, si je n'avais été poussé avant tout par le désir de signaler à
 l'attention des lecteurs de la Revue lyonnaise un livre qui vient de
 paraître sous le titre : « Sur l'origine du monde, théories cosmogoniques
 des anciens et des modernes, par M. Faye, de l'Institut. » (1)
     Cet ouvrage est particulièrement intéressant, soit par l'essence
 même de son enseignement, par la clarté et l'élégance de son style;
 soit, et je dirai, surtout, par l'élévation des idées personnelles de son
 auteur. M. Faye est actuellement astronome de l'Observatoire de
 Paris, membre du Bureau des longitudes. Sa biographie est celle
 d'un savant sorti des écoles, presque d'un fonctionnaire, je ne m'y
  arrêterai pas. Mais, pour quiconque suit de près ou de loin les tra-.
 vaux des astronomes et des mathématiciens contemporains, nul doute
 que ce savant, modeste dans ses allures, autant que profond et fécond
 dans ses productions, ne soit appelé à occuper une des premières
 places, sinon une situation hors ligne, parmi les grands hommes de
 la science contemporaine.
    Il est fort probable que, grâce au développement et à la généra-
 lisation des études scientifiques auxquels nous assistons, le temps
 n'est plus où l'on voit éclater un nom qui résume, pour ainsi dire,
 toute son époque par une trouvaille considérable, et qui brille d'un
 éclat d'autant plus éblouissant que le milieu environnant était plus
 plongé dans les ténèbres. Mais il y aura toujours un catalogue, un
 livre d'or des grands hommes qui auront le plus enrichi le trésor des
 productions de l'humanité, et je me figure que l'illustre astronome



  (1) Paris, Gauthier-Villars. 1884. 1 vol. gr. in-8°.