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                        i.i- SALON ni;            1885            215

mortes, est fortement rendu. Mais où M"1-' Bruyas a-t-elle pris cette
tonalité violette dont elle a baigné toute son œuvre ?
   A travers les champs de blé que la brise balance, des groupes
endimanchés de paysans se rendent à la messe. Au fond, au pied
d'un coteau bien fuyant qui borne l'horizon, s'élève le village,
dominé par le clocher de son église rustique. Rien de mieux senti
et de plus vrai que cette ravissante petite toile de M. Joannès
DREVET, le Dimanche au village (223). Une autre toile du même
auteur, la Saône à Lyon (222), représentant une « platte » amarrée
à un bas-port de Serin, est aussi très remarquée. Je félicite bien
sincèremementM. Drevet d'un succès que son amour profond de la
nature m'avait toujours fait pressentir, et qui n'est que le premier
pas de ce jeune artiste vers une réputation assurée.
   M. Elisée THOMAS me parait posséder les mêmes qualités. Son
paysage, Un malin dans le Bugey (592), est bien étudié, mais on y
sent encore une hésitation de facture dont un travail sérieux aura vite
raison.
   A signaler encore : la Rentrée du troupeau (609), de M. Paul VAYSON,
le peintre habituel et toujours heureux de la gent moutonnière; un
effet de neige de M. LÉVIGXE, Départ pour la foire de Couzon (384),
peint de chic, mais amusant; et un autre effet de neige de M. ARLIN,
Sous-bois en décembre (23), qui rappelle trop une toile célèbre du
Musée de Grenoble; deux poétiques paysages, bien frais et bien
aérés, de M. Fleury LEBORTIER (376-377), traités dans la manière
de Corot; un grand paysage de Mlle Marie LÉAUTEZ, la Loge aux chè-
vres (373), d'une note claire et agréable, mais qui gagne à être vu
par le petit côté de la lorgnette; une Soirée d'automne après la pluie
(29), de M. AUGUIN; un Couchir de soleil à Arcachon, de M. Raoul
BRUN (108), d'un éclat intense; et un Port de San-Remo de M. B o o
CiON (91), bien lumineux et bien vivant.

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   Les peintres de rieurs sont toujours nombreux et fêtés chez nous,
et cela se comprend sans peine dans une ville qui leur doit en grande