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FRANÇOIS COPPÉE ET SES ŒUVRES I77 La colonne d'attaque était trop bien lancée; Elle ne cessa pas pour si peu de courir. Mais comme des soldats venaient le secourir, L'intrépide blessé les écarta d'un signe, Et dit sévèrement : « Eh bien, et la consigne! Qu'on me prenne un drapeau russe pour mon linceul! Grenadiers, à vos rangs! Je puis mourir tout seul! » La vision de saint Vincent de Paule n'est pas rendue avec moins de grandeur. Le saint prêtre a couru tout le jour pour recueillir des aumômes. Il pleut, c'est l'hiver, la journée a été mauvaise, et dans le ciel chargé de nuages et dans ce Paris qui se lasse de renouveler sans cesse ses aumônes. Vincent rentre fort tard; et devant sa porte gît dans la boue un garçon sans asile, un enfant de la misère qu'il faut arracher au vice. Vincent éveille l'enfant. 11 monte à sa cellule et le couche en son lit. C'est le saint, le protecteur des pauvres, qui se trouve frustré de son repos; même de ses vêtements; car, pour réchauffer son protégé transi, à la mince couverture de son lit il a ajouté son manteau : Alors tout grelottant et très mal à son aise, Le bon Monsieur Vincent s'accouda sur sa chaise, Et devant le tableau pendu contre le mur, Il pria ... Mais soudain la Madone au front pur, Qui parut resplendir des clartés éternelles, S'anima. Dans ses yeux aux profondes prunelles, Brillèrent des regards qu'ils n'avaient jamais eus, Et dégageant son cou du bras du doux Jésus, Qu'elle tenait d'abord serré sur son épaule, Elle tendit l'enfant à saint Vincent de Paule ; Et, d'un accent rempli de céleste bonté, Lui dit : « Embrasse-le. Tu l'as bien mérité. » J'aime moins deux récits de plus longue haleine, deux petits poèmes, Angélus et Olivier. Le premier est l'histoire touchante, bien qu'un peu étrange, d'un enfant recueilli et adopté par deux êtres bien novices en leur métier de mères improvisées : un vieux curé et N° j i . - Mars 1 8 8 ; . 12