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i38 LA REVUE LYONNAISE exemple, qui, avec un talent incontesté de coloriste, perdra toujours son temps, sans cela, à fixer tant bien que mal contre des accessoires habilements faits, des mannequins somptueusement habillés, mais sans mouvement et sans vie ( i ) . Les artistes en question n'ont pas un long chemin à faire pour aller à l'école ; qu'ils s'arrêtent un moment devant le tableau de M. RANVIER (503) et qu'ils regardent. Le sujet n'est rien. Assise au bord d'un lit, une jeune fille, le dos courbé, la tête renversée en arrière, lance en l'air des bulles de savon ; une simple étude ; mais quelles lignes et quel modelé ! Comme les plis de cette gorge sont purs ! Quelle finesse d'attache dans ce bras qui porte la paille à la bouche! Quelle élégance dans ces jambes qui se croisent! Et comme cette lourde chevelure d'or se déroule gracieusement sur la nuque ! Voici, dans un petit cadre, de la grande peinture, et qui ne nous fait regretter que plus vivement la rareté des envois de M. Ranvier. M. Franz VERHAS est le peintre des élégances modernes et nul mieux que lui ne sait nous initier à la recherche précieuse des bou- doirs. Il faut la fraîcheur et l'éclat de son pinceau pour faire ressortir, du milieu chatoyant des étoffes et des bibelots, la silhouette fine de ses personnages; ses deux envois, Coquetterie et l'Ami de la maison (611, 612), sont deux succès. MUe Jeanne RONGIER a agrandi son style. L'étude de femme qu'elle expose sous le nom du Repos (536) est bien éclairée et largement traitée. Malgré la longueur et la rigidité un peu forcée du bras droit qui pend du lit, c'est une bonne et sérieuse étude. Ce n'est qu'une étude aussi, malgré ses allures dramatiques, le Solitaire de M. Alfred CHANUT (155), et un tableau d'atelier, plutôt que de salon, dont je m'en voudrais cependant de ne pas signaler les sérieuses qualités. La scène un peu banale du Chasseur aimable (1) Je suis sévère pour M. Girin, parce que je trouve en lui l'étoffe d'un sérieux artiste, et que je voudrais le voir renoncer à ce parti pris de lumière, qui, au lieu de réchauffer ses œuvres, les refroidit toutes. Il y a assurément dans le Choix d'une Epée (280), en dépit du défaut que je signale et d'un manque choquant de pers- pective, de fort bonnes choses.