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86 LA REVUE LYOVNAISE bibliothèque de Lyon possède encore aujourd'hui un volume des œuvres du célèbre diacre (n° 413) : « Depranii Flori, diaconis lugdunensis, commentarii in epistolas S. Pauli, » petit in-f° de 400 pages sur vélin, mais altéré par l'humidité, et il en manque plusieurs feuillets au commencement et à la fin. Florus cultivait la poésie ; on en a découvert un volume à la bibliothèque de la grande Chartreuse. Sans nul doute, il s'est rencontré jadis dans le Trésor de Saint-Jean, le célèbre Pentateuque dont j'ai parlé déjà plus haut. Ce volume, peut-être le plus précieux des manuscrits que possède actuellement la bibliothèque de Lyon, a subi les plus étranges vicis- situdes, et on peut dire de lui « habent sua fata libelli. » Je les ai racontées avec détails, dans mon étude sur les « Manuscrits de Lyon; » qu'on me permette cependant de les rappeler sommaire- ment ici. Ce volume apporté en 1795, environ, à la Bibliothèque de la Ville, après avoir été enlevé par les officiers municipaux, en 1792, de la Bibliothèque de la Métropole, confisquée par la nation, gisait oublié dans les collections de la Ville. On ne l'avait pas même inscrit sous son véritable titre dans le catalogue imprimé de Delandine, de 1812 (i).Mais, en 1841, vint à Lyon* comme ins- a publié la liste de 128 ouvrages que ce monastère prêta en 1252. Le concile de Bâle mit aussi en réquisition, en 1432, la bibliothèque de Cluny, pour se procurer les textes nécessaires aux travaux de l'assemblée, entre autres deux volumes de Saint-Augustin. De p'us, il ordonna aux moines de Cluny de lui envoyer sans retard plusieurs autres livres, savoir : « Ambrosius, de paradiso anime. — Am- brosius, de sacramento. — Ambrosius, super Lucum. — Anselmus de Sacramentis. — Fulgentius, Ambrosius super psalterio. » Ces volumes se perdaient ou étaient détruits complètement. Un jour, un exemplaire des lettres de saint Augustin fut dé- voré par un ours. « Magna pars nostrarum epistolarum sancti patris Augustini casu comedit ursus. » (1) Ce manuscrit est ainsi indiqué sur le catalogue de Delandine: «Biblia latina, in folio, environ 200 pages. Ce manuscrit est très ancien, de l'an 850 environ. Il est en écriture carolingienne, sur vélin, a trois colonnes. La version latine du texte hébreu diffère souvent de la Vulgate. Il manque des feuillets en tête et à la fin du volume ; celui-ci ne commence qu'au 38» verset du XXVF chapitre de la