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                          BIBLIOGRAPHIE LYONNAISE                              57
    Mais l'abbaye de Saint-Pierre dépassait de beaucoup ces deux dernières par son
importance et ses richesses. C'était aussi la plus vénérable par son antiquité. Car
si quelques-uns de nos historiens en attribuent la fondation à saint Sacerdos,
évêque de Lyon de 543 à 551, d'autres en font honneur à Godégisèle, roi des
Burgondes, qui vivait à la fin du v siècle. Nous ne parlons pas, bien entendu, des
récits légendaires qui font remonter son établissement au temps de saint Irénée.
    Quelle que soit, d'ailleurs, l'époque de sa fondation, il est bien certain, néan-
moins, que ce monastère se trouvait déjà en pleine prospérité, vers le milieu du
vn= siècle. Au moyen âge, il devint l'asile ouvert aux filles des plus nobles familles
de nos provinces, auxquelles il était demandé, pour leur admission, la preuve de
quatre degrés de noblesse du côté paternel. Les bâtiments conventuels, recons-
truits au milieu du xvn e siècle, forment encore aujourd'hui l'un des monuments
les plus remarquables de notre ville et suffisent pour nous faire comprendre l'im-
portance de la célèbre abbaye.
     Pourtant, si l'œuvre architecturale de la Valfenière a été l'objet d'une étude
 sérieuse de l'un des membres de la Société littéraire, M. Charvet, il en est autre-
 ment de l'histoire de l'abbaye, sur laquelle nous ne possédons que quelques essais
 fort imparfaits. Car on ne saurait donner le nom d'histoire à l'opuscule que nous
 a laissé Saint-Aubin, non plus qu'au Tableau historique, encore inédit, de Berger de
 Moydieu.
     Nous ne devons pas assurément le regretter ; car VOUtuaire de l'abbaye de Saint-
  Pierre, publié par M. Guigur, permettra à nos érudits d'aborder l'étude des
  annales de ce monastère, avec toute l'exactitude que comporte la véritable
  histoire.
     On sait, en effet, quelles sources précieuses, pour notre histoire locale, forment
  les anciens Obituaires de nos églises et de nos monastères. C'est là que nous
  retrouvons non seulement les noms de toutes nos familles historiques, mais encore
 les indications les plus précieuses sur notre ancienne organisation sociale, aussi
 bien que sur l'origine des monuments que nous a légués le Moyen Age. VOUtuaire
  de l'Église de Lyon, — le plus important de tous, — que M. Guigue a publié en
   1867, de même que celui de l'Église collégiale de Saint-Paul, paru en 1872, nous
  ont déjà révélé quelle richesse de renseignements de toute sorte renferment ces
  recueils, trop peu consultés jusqu'à ce jour.
     Ainsi que l'Obituaire de Saint-Paul, le manuscrit de l'Obituaire de Saint-Pierre
  faisait partie de cette précieuse collection Coste, dont on ne saurait trop apprécier
  l'utilité, pour l'étude de l'histoire de Lyon et du Lyonnais.
     Comment ce nécrologe a-t-il pu échapper à l'œuvre de destruction, qui fit dis-
  paraître tant de monuments inédits de notre histoire, aux mauvais jours de la
  Révolution? Comment a-t-il été sauvé de l'oubli par notre célèbre bibliophile
  lyonnais? Nous ne le saurons, sans doute, jamais.
      Ce qui est certain, c'est que, demeuré pendant de longs siècles en la possession