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                                         LA PESTE DE 1628                                                 37

Sainct Roch excepté neanlmoings le jour de Pasques, Penthecoste et Noël,
ausquelz pour la solempnité du jour, ne sera dict a la messe quune collecte,
et de plus est ordonne que lundy prochain ou aultre jour de la sepmayne en cas
que Ion fust occuppé leur eglize yra en procession et dira la messe a la chapelle
de Monsieur Sainct Roch hors la ville de Lyon et la sepmayne suivante se faira
pareille procession par eulx a la chapelle Sainct Sebastien et que après vespres
auparradvant que commancer les Complyes on chantera le pseaulme Miserere mei
Dens, une antienne, verset et oraison de Monsieur Sainct Roch jusques a ce quil
aye pieu a Dieu apaiser son yre (1).                  (Reg. cap. 32. G. 2867.)


                                         8 SEPTEMBRE          1628.


   Sest présente Mre Masse Bertrand prestre perpétuel en lad. église qui a requis
lesd. S" le vouloir dispenser pour se retirer pendant quelque temps hors de la
ville attendu la maladye contagieuse offrant servir lesd. Sieurs et revenir au
plutost.
   Lesd. Sieurs meurement desliberé et attendu que sy le congé aud. Masse Ber-
trand estoyt donné les aultres feroyent mesme demande, ou leur serviroyt davan-
taige, ce qui causeroyt la diminution du divin service mesmes avec le temps la
discontinuation entière et quil sagist du service de Dieu quil fault implorer en
semblable nécessite et occurence, Ont ordonné que ledict Masse sera prye de
cognoistre que sagissant du fléau de Dieu il fault implorer son ayde sans espérer
que labsance puisse sexampter de sa main et partant quilz ne peuvent luy per-
mettre sabsenter a deffault que il seroit contrainct pour le mespris et contravention
de la présente ordonnance sellon les statuts de lad. église. Ce qui a esté signifié




  (I) Saint Roch était généralement invoqué pour la préservation ou laguérison des maladies contagieuses.
Cette prérogative spéciale lui était attribuée en raison de ce qu'il avait guéri à Rome, où il se trouvait
en pèlerinage, un grand nombre de personnes affligées de la peste. A son retour, s'étant arrêté à Plai-
sance, infectée de cette maladie, il en fut frappé lui-même, dut sortir de la ville et chercher un refuge
dans une forêt des environs, où le chien d'un seigneur voisin pourvut miraculeusement à sa nourriture.
Guéri de la contagion, il revint à Montpellier, sa ville natale, et y mourut en 1327. (Feller. — Dictionnaire
historique ou Biographie universelle).
  La chapelle de Saint-Roch, à Lyon, placée hors des portes de Saint-Georges, jouissait d'une certaine
célébrité. Construite en 15S1, ensuite d'un vœu exprimé pendant la contagion de 1577, elle était desservie
par les religieux Minimes. Lors de la Révolution, elle fut vendue comme bien national, et a été démolie
depuis.
  Quant à la chapelle de Saint-Sébastien, située sur le coteau de ce nom, près des portes de la Croix-
Rousse, c'était un oratoire ayant appartenu à une ancienne recluserie d'hommes, qui prit le titre de
prieuré à la nomination de l'abbesse de Saint-Pierre, et fut ensuite réunie au monastère des Collinettes.
(Et. Reynard : Plan de Lyon religieux).