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BIBLIOGRAPHIE L'ÈPISGOPAT DE MASSILLON, d'après des documents inédits, suivi de sa correspondance, par l'abbé BLAMPIGNON, professeur à ia Sorbonne- — Paris, Pion, Nourrit et Cie, 1884, 1 "vol. in-12. « Actuellement encore, lorsqu'au fond de quelque vieille bibliothèque, où l'on n'a que les écrits du siècle de Louis XV, si pleins de trouble, de tumulte et do passion, on vient à trouver les œuvres de Massillon, on éprouve la délicieuse im- pression d'un homme qui, longtemps renfermé dans une cité populeuse, au milieu de l'atmosphère énervante des rues étroites, se sentirait tout à coup transporté un jour de juin au sein des champs, y goûtant les parfums salubres et y contem- plant l'innocent spectacle d'un monde qui semble toujours nouveau malgré son ancienneté même. » Cette impression, si bien décrite par M. l'abbé Blampignon, on l'éprouve aussi on ouvrant le nouveau volume qu'il vient de consacrer à la mémoire du grand orateur sacré, car ce volume est le dernier chapitre d'une biographie demeurée jusqu'ici inachevée, et dont la première partie a paru en 1879. M. Blampignon a le culte de Massillon; il ne s'est pas contenté de publier ses œuvres et d'en faire la bibliographie ; il a voulu l'étudier dans sa jeunesse, à l'Oratoire, dans la chaire chrétienne ; il le suit aujourd'hui dans l'administration pastorale de son diocèse et ne le quitte à regret qu'après lui avoir fermé les yeux. Il a eu raison : peu de mémoires, même parmi les plus irréprochables, sont aussi pures et aussi dignes de notre respect. Nous ne parlons pas du prédicateur dont Baron disait : « Voilà l'orateur, nous autres, nous ne sommes que des comé- diens ; » nous ne parlons pas même de l'écrivain, quoique sa plume soit l'une de celles qui ont fait le plus d'honneur au siècle de Louis XIV; nous parlons uni- quement du prêtre, de l'évêque, et, si nous ne pouvons oublier qu'il eut un jour la faiblesse de sacrer Dubois, les sévères recherches de son dernier biographe nous autorisent à affirmer qu'il n'en a pas eu d'autres. On ne pourra même l'enrôler à la dérobée dans les rangs des jansénistes, comme ceux-ci avaient essayé de le faire après sa mort, ni se le représenter, avec Sainte-Beuve, comme un philoso- phe mondain, un moraliste amolli, n'ayant guère, dans sa vieillesse, gardé du sacerdoce que la décence et les fonctions extérieures. Grâce au labeur de M. l'abbé Blampignon, qui n'a négligé aucune démarche pour se procurer des *