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                            FÉLIBRIGE                                   411

      Ma gènto femo ! —                 dit—13, — ma petit femme', » — Et
      E partiguè.                       il repartit.


Lou laid carboun — de sa penello          L'horrible houille ne noircit
                                        pas le cabestan de sa gabare : - -
Mascaro pas lou viravôut :              avec trois voiles Hanches — il
Emé très vélo blanquinello,             fait du chemin tant qu'il veut : —
Fai de camin tant que n'en vou :        dans les remous — va sa gabare —
                                        comme Dieu veut.
       Dins li revĂ´u
       Vai sa penello
       Goume Dieu vĂ´u.

Lou bastimen sent bon qu'embaumo,         Le bâtiment sent comme baume,
Tout flame-nôu calafata ;               — il est calfaté battant-neuf ; —
                                        comme un grand poisson vĂŞtu
Goume un grand pèis vesti d'escaumo     d'écaillés, — il reluit de tous les
Es trelusènt de tout cousta ;           côtés; — il est bien peint, .— et
        Es bèn pinta,                   sent comme baume • de tous
                                                                —
                                        côtés.
       E sent qu'embaumo
       De tout cousta.

Porto très bonis ancoureto,               Il porte trois bonnes petites a n -
                                        cres, — avec saint Pierre sur la
Emé Sant Pèire sus la pro..,            proue.,.— Saint Pierre, envoyez-
Sant Pèire, mandas-ie d'aureto.         lui des brises, — et gardez-le
E gardas-lou contre li ro !             contre les rocs ! — Guidez le croc
       Guidas lou cro                   — de l'ancre — entre les rocs!
       De l'ancoureto
       Entre li ro !
                                          Ils ont du poisson frais pour le
An de pèis fres pèr lou divèndre,
                                        vendredi, — ils ont le poisson du
An tout lou pèis dou toumpleamar.       gouffre amer •, — Kn côtoyant
En coustcjant de-vers Port-Vèndre,      devers Portvendre, — ils jettent
Jiton lou gàngui dins la mar :          le il 1 et dans la mer : — lundi
                                        mardi, —jeudi, vendredi, ils pil-
        Dilun, dimar,
                                        lent la mer.
        Dijôu, divèndre,
        Pihon la mar.
                                           Ils vendent la p&che au port de
Vèndon la pesco au port de Geto,        Cette; — et,le vent largue régnant
E, lou vent larg toujour régnant,       toujours, — des louis d'or et des
Di louvidor e di peceto                 piécettes — ils achètent le vin de
Groumpon lou vin de Prountignan.        Frontignan. — Avec bénéfice .—
                                        ils chargent à Cette — le Fronti-
       Argent gagnant,                  gnan.
       Cargon a Geto
       Lou Prountignan.
                                           Dans la fumée des cigares, — a
Dins la tubèio di cigaro,               Maguelone, au port de Bouc, —
A Magalouno, au port de Bou,            ils chargent du sel, du blé par-
Cargon de sau, de blad encaro,          dessus, — et tout est plein d'un
E tout es plèn de bout en bout ;        bouta l'autre; — pour les neveux;
                                        — il y a cigares, — et du bon bout !
       P è r li nebout
       La de cigaro,
       E dĂ´u bon bout.