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LA REVUE LYONNAISE * On sait que la plupart des artistes de la Renaissance maniaient la plume aussi bien que le pinceau ou le ciseau. Nous avons sous les yeux des pages écrites par Amy et attestant un véritable don littéraire chez cette riche nature. C'est un aspect nouveau de son âme qui nous paraît intéressant et curieux à signaler. Notre étude, d'ailleurs, sera ainsi tout à fait complète. Voici, d'abord, un article sur le château du roi René à Taras- con. Cet article, accompagné d'une eau-forte due à M. Jacquesson de la Chevreuse, parut, en 1879, dans la Farandole, gazette des Méridionaux à Paris. Puis, ce sont deux lettres ; la première sur les fêtes de la Cigale à Arles, fut insérée dans l'Art français ; elle développe la proposition faite à l'Etat par la municipalité d'Arles de créer en Provence une académie semblable à l'académie de France à Rome.; la deuxième lettre, à propos du règlement du Salon, est adressée à l'Indépendant du 28 janvier 1881, dirigé alors par M. Alfred Naquet; elle traite de l'élection du jury, de la réception des ouvrages, de leur placement et de la distribution des récompenses. Ces lettres fourmillent d'idées neuves et pratiques, exprimées en termes nets, clairs et simples. Nous en citerions vo- lontiers des passages, si l'espace ne nous était pas mesuré. Enfin, suprême indiscrétion ! Amy a composé des vers, des sonnets qu'il ne montre pas et qui ne manquent ni de charme ni de poésie. Et dire qu'à vingt ans, il savait à peine lire, notre Giotto! Ajoutons que plusieurs de ses œuvres ont inspiré des poètes, entre autres M. Marius Poulet, le député du Var, qui a écrit sur le Remords un curieux sonnet, daté de juillet 1877. Un dernier mot. Amy a aujourd'hui 44 ans. Il est de taille athlétique, robuste et vigoureux; la barbe est noire et longue, l'œil clair, doux et loyal, le nez fermement dessiné ; il porte habituellement les cheveux très courts. Si quelque artiste cigalier, Falguière, Idrac, Injalbert ou Mercié, voulait élever un monument au Génie du Midi et y mettre