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                FANTAISIES NIÇOISES
Enrubannés, paniers, calèches, tilburys,
Phaétons etTandaus couvrent la Promenade.

Rieuse et folle, ainsi que l'antique Ménade,
La vierge aux boucles d'or, ou la dame au front gris,
En robe de percale, en parure de prix,
Toutes y sont, debout, bravant la canonnade.

Nice est plus que jamais un enivrant séjour.
Le ciel est beau, l'air pur. Le cortège d'un jour,
Va, vient, passe, repasse, évite maint obstacle.

La symphonie éclate en vivantes couleurs ;
Et je ne connais pas de plus charmant spectacle
Que voir ces femmes, là, se battre à coups de fleurs.


                              V

                ON B R U L E LE C A R N A V A L



Carnaval n'est plus. Las ! Sa dépouille en pâture
Est promise à Vulcain. Non loin de son berceau, —
Pour le brûler, suivant la coutume, — un monceau
De bûches est dressé devant la Préfecture.

La scène est curieuse et digne de peinture.
Le peuple danse autour. Vieillard et jouvenceau
Tâche à se faufiler, pour avoir un morceau
Du fantoche qui flambe, importante capture,

Car tout le monde sait que le moindre tison
Conquis porte bonheur à toute une maison.
Et puis? Et puis, c'est tout. La fête est terminée.

Pierrettes et pierrots, beaux masques achevai,
En chars, à pied, rentrez au logis. D'une année
Vous ne reverrez pas le pauvre Carnaval.