Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
210                        LA R E V U E     LYONNAISE
sageries et aller chercher en Cochinchine les émotions que doit infailliblement
procurer ce jeu d'un nouveau genre. Et qui sait si quelque croupier de Monte-
Carlo n'ira point finir ses jours comme fermier de cette entreprise que l'on son-
gera peut-être un jour à mettre en actions!
  Inutile de dire qu'on lira avec grand intérêt les pages relatives au Tonkin aux-
quelles les événements présents donnent un regain d'actualité.
                                                           GH.   LAVENIR .


      DE LA CRIMINALITÉ CHEZ LES ARABES, au point de vue de la pratique
       médico-judiciaire en Algérie, par le docteur A. KOCIIER, médecin stagiaire
       à l'école du Val-de-Grâce, ancien interne des hôpitaux d'Alger. — Paris.
       Librairie J.-B. Baillière et fils, rue HautefeuiJe, 1SS4.

   Très intéressante étude de médecine légale, appelée à rendre de grands services
aux avocats ou magistrats exerçant en Algérie ou en Tunisie, et à suppléer, dans
les débuts, l'expérience qu'une longue pratique ne leur aurait point encore per-
mis d'acquérir. On remarquera tout particulièrement le chapitre consacré aux
empoisonnements par les poisons végétaux qui présentent en général une dif-
ficulté toute spéciale et où il est bien difficile de formuler des règles définitives.
Je ne doute pas que ce livre ne rencontre un excellent accueil de la part du
public médical et judiciaire auquel il est plus particulièrement destiné.
                                                                  GH. LA VENIR.


      HOMERE, trajuit par le docteur J.-B.-F. FROMENT. — Paris. Librairie Pion,
       18S4. Deux volumes in-4.*

   M. Froment a ou le o u r a g e d'entreprendre et d'achever une volumineuse tra-
duction en vers français des deux grands poèmes homériques.Quels que soient les
éloges que mérite un labeur aussi ardu, je ne pourrai, avec la meilleure volonté
du monde, être un apologiste aussi convaincu que je le désirerais de cette
traduction.
   Dans sa préface, M. Froment nous indique quelles sont les conditions à observer
pour qui veut mener à bonne fin une œuvre de cette sorte. Il faut, nous dit-il :
   1° Traduire le texte grec en mot à mot fidèle jusqu'aux archaïsmes, sans rien
mettre ni rien omettre ;
   2° Donner à la ver.-ion française, exacte quant au sens, le charme de la forme
poétique par le rhythme de l'alexandrin et l'harmonie de rimes riches, en s'étu-
diant en même temps à s'inspirer du mouvement, du souffle de la muse grecque,
dont l'élégante simplicité sera naturellement reproduite par un calque précis,
même servile ;
   3° Se garder absolument de modifier les proportions de l'œuvre d'Homère, et
pour cela lutter constamment de concision avec le texte grec, afin de traduire,
autant que possible, vers pour vers
   Il y aurait beaucoup à dire à propos de ces principes ainsi formulés. A peu
près admissibles dans une langue dont les qualités constitutives ne différeraient
guère de celles de la langue grecque, dans l'allemande, par exemple, qui admet
à un si haut degré la faculté des inversions et la liberté dans la création des mots
composés, ils sont on ne peut plus contestables alors qu'on les veut appliquer à
notre idiome, où la construction de la phrase est logique et régulière, et où les