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                 LES PÈLERINS DE BRETAGNE                 287

Saint-Romain-de-Popey et le mont Arjoux; du massif
d'Arjoux, on voit celui des monts du Lyonnais, des crets
du massif d'Yzeron, on voit le Pila du Lyonnais de Saint-
Martin^en-Haut ; de ce massif on voit et croit toucher celui
du Pila du Vivarais ; sur ce parcours, nous avons suivi
presque toutes les lignes de faîte par les chemins de crête,
et lorsque nous avons pris, pour abréger le chemin, des
sentiers ou coursières, comme le sentier de Chatanay,
jamais nous n'avons eu à franchir de marécages; quant aux
cours d'eaux, ils n'étaient plus, à ces altitudes, que de
simples ruisseaux, qu'on franchissait, au besoin, sur des
pierres, ou même à pied sec l'été.
   Beaucoup de ces lignes de faîte sont aujourd'hui boi-
sées, beaucoup aussi sont de simples landes, où le terrain
est à découvert ; en tous cas, la tribu partant du Finistère
aurait trouvé, non les chemins de crête, mais les lignes de
faîte, plus commodes à parcourir et à percer que la route
à travers les plaines. Le jalonnement était commode à
faire ; partout des dorsales, sur lesquelles on pouvait placer
des roches en vedette; aujourd'hui encore, les roches des
Philolithes nous ont servi bien souvent d'indicateurs.
   Nous n'avons pas la prétention de dire que les Philoli-
thes ont accompli de point en point le trajet dont nous
venons de parler, mais nous avons la conviction que les
premiers hommes de la famille actuelle, s'ils sont venus
par l'Europe centrale et septentrionale, ont dû pénétrer en
France par la chaîne dite Hercynienne, en franchissant les
goulets où passent l'Elbe, entre les monts Métalliques et
ceux des Géants, et le Rhin entre les monts Hercyniens et
les Vosges ; c'étaient les seuls cours d'eau importants à
traverser dans toute la dorsale de partage des eaux, à
travers l'Europe centrale.