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A JAS, EN I 0 9 é 265 décalogue impunément transgressé, les "fidèles sans instruc- tion et les sacrements sans ministre. Il s'inclina devant la sentence de ses collègues, devenus ses juges, et son obéis- sance le conduisit à l'abbaye de Saint-Claude; il s'y enferma jusqu'à son dernier jour; il y vécut comme le plus .silen- cieux des reclus et il y mourut comme le plus humble des pénitents. Il s'agissait de lui désigner un successeur; les vues du représentant du Saint-Siège se portèrent sur l'archidiacre de. Langres, Géboïn, d'une haute capacité, d'une austère vertu et d'un désintéressement non moin admirable ; il eut tous les suffrages, excepté celui de son évêque, désolé de perdre, en s'en séparant, comme il le disait, son œil et son bras. On écouta ses doléances, on vit ses larmes, mais on passa outre, et, le 17 septembre 1077, Hugues sacrait lui-même le prêtre éminent, qui devait renouer, pour la clore défini- tivement, l'imposante série des pontifes lyonnais honorés, avec le titre d'une sainteté, officiellement reconnue, par les hommages du. culte public. Sans le prévoir, car il eût été vraiment prophète, il venait de désigner et d'ordonner son propre prédécesseur; moins de cinq ans après, en effet, c'est à lui que reviendront la houlette et le troupeau qu'il a confiés à l'homme de son choix. Le fait était assez singu- lier, pour être mis en relief : il ne s'est pas, je pense, pro- duit une seconde fois dans le cours de nos annales diocésaines. Toutes les affaires litigieuses ne se terminaient pas aussi promptement que celle-ci et la plupart des dignitaires, appelés à se disculper ou à se démettre, ne montraient pas la délicatesse de conscience de l'archevêque Humbert et n'imitaient guère son exemplaire docilité. Les uns ne se rendaient pas à la convocation qui leur était mandée; les