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 décalogue impunément transgressé, les "fidèles sans instruc-
 tion et les sacrements sans ministre. Il s'inclina devant la
 sentence de ses collègues, devenus ses juges, et son obéis-
 sance le conduisit à l'abbaye de Saint-Claude; il s'y enferma
 jusqu'à son dernier jour; il y vécut comme le plus .silen-
 cieux des reclus et il y mourut comme le plus humble des
 pénitents.
    Il s'agissait de lui désigner un successeur; les vues du
 représentant du Saint-Siège se portèrent sur l'archidiacre de.
 Langres, Géboïn, d'une haute capacité, d'une austère vertu
 et d'un désintéressement non moin admirable ; il eut tous
 les suffrages, excepté celui de son évêque, désolé de perdre,
 en s'en séparant, comme il le disait, son œil et son bras.
 On écouta ses doléances, on vit ses larmes, mais on passa
outre, et, le 17 septembre 1077, Hugues sacrait lui-même
le prêtre éminent, qui devait renouer, pour la clore défini-
tivement, l'imposante série des pontifes lyonnais honorés,
avec le titre d'une sainteté, officiellement reconnue, par
les hommages du. culte public. Sans le prévoir, car il eût
été vraiment prophète, il venait de désigner et d'ordonner
son propre prédécesseur; moins de cinq ans après, en effet,
c'est à lui que reviendront la houlette et le troupeau qu'il
a confiés à l'homme de son choix. Le fait était assez singu-
lier, pour être mis en relief : il ne s'est pas, je pense, pro-
duit une seconde fois dans le cours de nos annales
diocésaines.
    Toutes les affaires litigieuses ne se terminaient pas aussi
promptement que celle-ci et la plupart des dignitaires,
appelés à se disculper ou à se démettre, ne montraient pas
la délicatesse de conscience de l'archevêque Humbert et
n'imitaient guère son exemplaire docilité. Les uns ne se
rendaient pas à la convocation qui leur était mandée; les