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LETTRE DE M; DE BIRAGUE 239 « Le jour de S' Michel, qui fut le dimanche 29 de septembre 1567, qui estoit le jour assigné par toute la France aux Protestants pour prendre les armes et se saisir- des villes : comme de se descouvrit peu après, arriva à Lyon sur les trois heures après-midy, un bouchier qui venoit de Mascon et avoit couru à toute bride, sur une bonne jument et apportoit nouvelle que la nuict précé- dente les Protestants s'estoyent saisis de la dicte ville de Mascon. » Aubret, dans ses Mémoires sur les Dombes, tome 3, raconte le fait avec quelques détails de plus : « Le sieur de Loise près de Mâcon, qui s'étoit fait calviniste et dans le château duquel les habitans de S' Didier sur Chalaronne alloient au prêche, ayant assemblé plusieurs calvinistes entre lesquels étoient le seigneur de Tavernost et quelques gentilshommes de Dombes, surprit la ville de Mâcon le dimanche au matin 28 septembre veille de S1 Michel comme le disent MM. de Baleur et de Rubis. Les Hugnenots devancèrent d'un jour le complot qu'ils avoient faictde surprendre les villes de France les plus à leur portée, ce qui sauva la ville de Lyon comme Rubis nous l'assure. » A la suite de cette tentative, M. de Birague, craignant pour le Beaujolais, envoya la lettre suivante adressée au seigneur de Montmelas, Jean Arod (1). « RENÉ DE BIRAGUE, CONSEILLER DU ROY NOSTRE SIRE EN SON PRIVÉ CONSEIL, ET LIEUTENANT GÉNÉRAL AU GOUVERNE- MENT DE LYON PAIS DE LYONNOIS ET BEAUJOLLOIS EN L'ABSENCE DE MONSEIGNEUR LE DUC DE NEMOURS, AU PRÉVOST (1) Archives du château de Montmelas.