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               DES GRANDS CARMES DE LYON                  23 I

des évêques, domus episcopalis, d'où le savant philosophe et
alchimiste, Henri-Corneille Agrippa, datait, le 21 sep-
tembre 1527, une lettre à un de ses nombreux amis,
comme pour faire vivre, aussi longtemps que ses propres
écrits, le souvenir de la généreuse hospitalité qu'il reçut au
couvent.
   La difficulté de trouver dans la ville même un sol libre,
les avait forcés à jeter leurs vues de ce côté, mais les riches
abbayes de l'Ile-Barbe, des dames de Saint-Pierre, le prieuré
de la Platière, la commanderie de Sainte-Catherine, possé-
daient toute cette enceinte extérieure de la ville. Les abbés
et religieux de l'Ile-Barbe, notamment, se prétendaient
propriétaires de l'emplacement acheté par les Carmes, ou
tout au moins, en qualité de seigneurs des dits lieux, ils
 voulaient les faire reconnaître comme relevant de leur
 directe et mouvance.
    Le faubourg Saint-Vincent, étant près des Terreaux, ce
 voisinage fit donner par la suite, à ces religieux, le nom de
 Grands Carmes des Terreaux. Leur dénomination cano-
 nique était celle de Grands Carmes ou Carmes de l'an-
 cienne observance, pour les distinguer de ceux qui embras-
 sèrent la réforme proposée par saint Jean de La Croix et
 approuvée en 1580. Cette nouvelle règle astreignant ces
 religieux à une vie plus austère, on leur donna le nom
 significatif de Carmes déchaussés, discalceali. Les uns et les
 autres continuèrent à faire partie des Ordres religieux dits
 mendiants, dont les principaux étaient les Augustins, les
 Carmes, les Dominicains et les Franciscains.
    L'archevêque de Lyon, Louis de Villars, avait accordé,
  de son autorité privée et sans consulter le Chapitre de son
  église, l'autorisation sollicitée par les Pères Carmes. Les
  chanoines se plaignirent de l'atteinte portée à leur dignité