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LA MER SAHARIENNE 379 rodote, les Arabes se servaient encore d'un couteau de silex pour se faire une incision au pouce lorsqu'ils avaient à ratifier une convention (1), ni que les Ethiopiens de l'armée de Xercès, lesquels ne devaient pas provenir de contrées bien éloignées des rivages de la grande Syrte, terminaient leurs flèches par des pointes de silex, leurs lances par des cornes de gazelles et se servaient d'outils de pierre pour graver leurs sceaux (2). Au surplus, où prétend aboutir l'argumentation des adversaires de la Mer Saharienne ? A démontrer que le désert n'a jamais été recouvert d'eau salée? Il n'y faut plus guère songer, après la publication des observations de MM. Desor et Martins. D'ailleurs, M. Pomel lui-même reconnaissait déjà en 1872 (3) que, dans l'hypothèse la plus favorable à son système, les chotts « auraient simplement constitué une petite mer morte, se salant de plus en plus à mesure qu'elle se desséchait. » A quoi se résume donc le problème, dégagé de toutes les questions incidentes dont on l'a comme à plaisir entouré ? Uniquement à savoir si cette mer intérieure communiquait, aux premiers siècles de l'Empire romain, avec le golfe de Gabès ? c'est-à -dire à déterminer l'âge du seuil de Gabès. Nous examinerons plus loin les renseignements que nous ont laissés sur cette question les géographes anciens, et il nous suffira d'avoir constaté, pour clore la partie géologique de cette notice, que sur quatre explorateurs qui ont étudié le seuil de Gabès, deux, MM. Roudaire et Tissot (4), croient (1) Hérod, III, 8. (2) Hérod. VII, 69. (3) Pomel, le Sahara, p. 79. (4) Ch. Tissot, Notice sur kChott-el-Djerid, Bull. soc. gèogr. de Paris, juillet 1879. "Il surfit d'avoirvuleChott-el-Djerid pour y reconnaître une