Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
         QUELQUES                           MOTS
                      En usage à Lyon
                              (SUITE)




AMANDRE, s. f. amande. Il est à remarquer que le mot
 amandre, extrêmement en usage à Lyon, et que les
 dictionnaires proscrivent, aussi bien que le bon Molard,
 est précisément celui qui est dérivé, selon toutes les
 règles, d'amygdalum, tandis que le français amande est une
 corruption. Les règles de la phonétique permettent en
 effet de rendre compte de toutes les lettres, à l'excep-
 tion du / latin disparu en français. C'est en quoi consiste
 précisément la corruption. Le lyonnais, au contraire,
 transforme régulièrement / en r comme dans esclandre
 (scanda/um), chapitre (capitu/um), apôtre (aposto/us),
 etc., et dans le lyonnais recorte, de l'italien racco/ta.
     Claude Mermet, dans sa Pratique de l'orthographe fran-
  çaise avec la manière de tenir Hures de raison, donne un
  compte de « despence » où, sous la date du 8 janvier
  1583, est inscrite une Hure d'amandres. On voit que le
  lyonnais n'a fait que conserverie mot primitif, conforme
  àl'étymologie.
     Dans l'Entrée de Bacchus et de madame Dimanche grasse
  (14 février 1627), les neuf lavandières du Parnasse réci-
  tent les vers suivants :
          le lauon si bien lo drapio (les drapeaux),
          Auoy lo devanty de pio (les tabliers de peaux),
          Que ie lo fan blan comme auumdra.