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                             CHRONIQUE LOCALE                            157
    d'inspecteur général des Ecoles vétérinaires. Il avait pris sa retraite à
    Versailles.
       Pendant son séjour à Lyon, M. Félix Lecoq faisait partie de toutes
    nos Sociétés savantes. C'était le frère du botaniste distingué qui a légué
    ses importantes collections à la ville de Clermont.

      — Nous apprenons la mort d'un de nos écrivains les plus sympa-
    thiques, M. Eugène Yéméniz, consul de Grèce , membre de l'Académie
    de Lyon, auteur de nombreux travaux sur la Grèce et sur l'Orient.
      Fils du célèbre bibliophile dont la bibliothèque était connue du
    monde entier, et dont les salons recevaient l'élite de la société lyon-
    naise, M. Eugène Yéméniz avait connu l'adversité, l'avait vaillamment
    supportée et avait demandé à la littérature historique les consolations
    nécessaires â tout esprit élevé. Il est décédé le 22, à un âge peu avancé.
    Les funérailles ont eu lieu le 24.

       — On disait perdu, à jamais perdu le fameux poème latin de la
    Rave : Rapina, seu Raporum encomium, par Claude Bigothier, le Bressan;
    Lyon, Théobald Payen, 1540, in-8°. Ce petit livre, cité par Guiche-
    non, rappelé par de Bure, Duclos et Caillau, Lalande, Monnier et enfin
    Brunet, mais qu'aucun d'eux n'avait vu, eh bien ! le voici retrouvé ! Un
    exemplaire gisait oublié dans une bibliothèque voisine; un bibliophile
    l'a indiqué à M. Brassard, le savant bibliothécaire de Bourg et notre
    confrère, fier de son trésor, en a donné un compte-rendu détaillé dont
    le Courrier de l'Ain a eu les primeurs. Un tirage à part en a été fait
    (Bourg, Authier et Barbier, février 1880, in-i6);ce curieux volume
    non-seulement nous fait connaître un poème original et plein de qua-
    lités poétiques, mais il nous introduit au milieu de la société lettrée de
    Bourg au xvie siècle, et les tableaux qu'il nous déroule sont une char-
    mante révélation.
       Né à Brou, près de Bourg, le 13 août 1517, pendant qu'on érigeait
    le magnifique tombeau des princes de la maison de Savoie, Claude
    Bigothier avait vingt-trois ans, lorsque, en très bons vers, il célébra
    les vertus du crucifère chéri des Savoyards et des Bressans. C'est à la
,   rave qu'il attribue la vaillance indomptée et la haute intelligence de ses
    compatriotes; il va même jusqu'à faire entendre que c'est à elle que les
    Bressanes doivent leur beauté, et à l'appui, l'auteur humouristique cite
    et rappelle tous les hommes illustres de Bourg, ses amis.
       Le poète parle aussi de Lyon qui, à cette époque déjà, recueille ei