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82 VOÉSIE
Mais au travers l'âme s'élance
Jusqu'Ã l'azur,
Où brille un astre d'or immense
Dans un ciel pur.
Les malins aux pâles aurores
Touchent aux soirs;
On voit sous les yeux incolores
Des oiseaux noirs.
Corbeaux, croyez-vous qu'on prépare
L'enterrement
De la nature qui se pare
D'un manteau blanc?
Que cherchez-vous, noire cohorte,
Milans, vautours ?
Croyez-vous l'immortelle morte,
Et pour toujours?...
Laissez venir la brise douce,
Tout renaîtra ;
La violette dans la mousse
Embaumera.
L'oiseau dans les branches fleuries
Gazouillera ;
L'âme au chemin des rêveries
S'envolera.
La nature, qui dort et rêve,
Vit au-dedans ;
C'est l'hiver qui donne la sève
Au vert printemps.
MARIUS GRILLET.