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A NOTRE ÉPOQUE 47 et que les grands emplacements deviennent de plus en plus rares, il n'y a guère que les villes et les gouvernements qui peuvent encourager cette branche de l'art et acquérir les tableaux d'histoire pour les musées. On ne sera donc pas surpris de voir, comme pour les peintres de sujets religieux, les peintres d'histoire diminuer de jour en jour, jusqu'au moment où il leur faudra, sans doute, disparaître. Peinture de genre. — Les peintres de genre s'attachent à reproduire les scènes d'intérieur, les actes de la vie intime. Leurs toiles sont, d'ordinaire, de petites dimensions, se voient de près, plaisent généralement et trouvent facilement un gîte, mais ils sont obligés d'être universels. Perspective, animaux, paysage, draperies, tissus, ornements, fleurs, ameublements, il faut qu'ils étudient tout et connaissent toute la nature. Puis, leurs toiles étant, d'ordinaire, placées au niveau de l'œil et à peu de distance de l'observateur, il est donc de toute nécessité que leur touche soit fine, lé- gère et spirituelle. Enfin il est important que chacun d'eux garde et conserve sou originalité, son individualité, son tempérament, ses qualités et jusqu'à ses imperfections plu- tôt que de se mettre à la remorque des réputations du jour. L'imitation a promptement refroidi le connaisseur, car il est rare que le malencontreux imitateur ne reste pas au-dessous de son modèle. Et ceci ne s'applique pas seulement au genre, mais encore à tous les types de la peinture. Là dessus, l'opinion publique est quelquefois bonne à con- sulter. On se plaint en effet de ce que le pays ayant, à notre époque, des artistes très habiles, d'une touche fine ou sa- vante, large ou légère, sachant même dessiner et composer, il y ait entre eux tous un air indéniable de parenté ; même couleur, même facture, mêmes compositions, mêmes arrangements, mêmes costumes. « Je n'achète pas une toile