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DE SAINT-PIERRE-LE-VIEUX. 465 excitèrent vivement la jalousie contre lui. Les trois états du Dauphiné se réunirent pour l'accuser de malversation dans l'exercice de ses fonctions. Soumise d'abord au par- lement de Dijon, cette affaire fut déférée par François I er à celui de Toulouse. Le roi exigea même que l'arrêt à intervenir lui fût communiqué avant sa prononciation et sa signification auxparties. Cette sentence, qui fut rendue le 28 novembre 1544, proclama solennellement l'inno- cence de Bellièvre, et condamna les états du Dauphiné à 10,000 livres d'amende envers le roi et à pareille somme envers l'accusé pour ses dépens et dommages-intérêts. Le roi approuva cet arrêt et en ordonna l'exécution. Mais malgré son triomphe, Claude garda une modération qui excita l'admiration de ses ennemis eux-mêmes (1). Cependant ces persécutions l'avaient affligé profondé- ment, et ce fut encore sous l'impression de ces pénibles souvenirs qu'il se démit volontairement de ses fonctions en 1549, pour venir chercher un peu de repos dans la de- meure de ses pères et se consacrer aux études historiques qui furent la passion de toute sa vie (1550). Lyon, qui n'avait point perdu le souvenir de ses services passés, l'ac- cueillit comme une de ses gloires, et sur son refus d'ac- cepter de nouveau les fonctions consulaires, il fut pro- clamé avec enthousiasme échevin honoraire et perpétuel. Dès lors il ne se traita aucune affaire importante sans que le Consulat ou même le Gouverneur ne prît l'avis de Bel- lièvre, qu'on allait trouver dans sa maison (2). Pourtant dans les circonstances critiques et solennelles, il s'arra- chait volontiers aux douceurs de la vie privée, pour se rendre dans les conseils de la cité. Ainsi en fut-il après la (1) Pcrnetti. Lyonnais dignes de mémoire, i, p . 311. — P. Allut. Invent. des titres de Guic/ienon, avanl-propos, p. ix. (2) Archives histor. du Rhône, vin, p. 86. 30