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392                     ORIGINES DE LUGDUNUM.
de son élévation, la monarchie arverne avait même dépouillé les
Edues d'une partie de leurs frontières, du côté des Mandubes (1).
    Cette prospérité prit fin à l'arrivée des Ségusiaves. Mais les
tribus de Momorus et d'Atépomare ne jouirent pas longtemps
d'une indépendance absolue. Des événements, qui sont encore
un des mystères de l'histoire, les asservirent à la suzeraineté de
la république éduenne, et cette dépendance rendit, une fois en-
core,Bibracte maîtresse du cours del'Arar, une invasion heureuse
en ayant mis la clef aux mains de ses clients.
    La modération dans le triomphe n'était la vertu d'aucun des
peuples Gaulois. Les droits de péage qu'exigeaient, une fois par-
venues à l'autorité suprême, summa aucloritas (Cses.), les nations
de qui la Saône était le débouché commercial, furent rétablis et ri-
goureusement perçus (2). Le groupe séquane, surtout, se trouvait
 atteint. Uni aux Germains limitrophes de la rive du Rhin (3) et
probablement aux Lingoncs, dont l'intérêt était égal au sien (4),
 il déclara la guerre à la république éduenne. Cette guerre eut
 pour la république des conséquences désastreuses. Vaincue, hu-
 miliée, elle perdit par la cession forcée d'une partie de son ter-
 ritoire les conditions fondamentales de sa puissance (3), par la
 séparation violente des Ségusiaves, ses alliés, le monopole de la
 Saône et ses droits à l'hégémonie (6). Mais, à peine arrive dans

   (i) Strab., Géograph.,lV.
   (2) Dans le but de ruiner les Séquanes, elle (la république éduenne) mit
sur la navigation de la Saône des droits excessifs. » (Am. Thierry, Sist.
des Gaul, II, 278, Paris, 1828.)
   (3) « Sequani... Germanos atquo Ariovistum sibi adjunxerunt. » (Cses.
Dr. bail, gall., VI, 12.)
   (4) Les Lingones, suivant la remarque de M. Girault, étaient oblige's par
leur position de prendre part à toutes les contestations relatives à la libre
navigation de la Saône (Mém. de l'Acad. celt., IV, 177.).
  (4) Sequani... tanturn potenlia anlecesserint... ut parlem finitimi agri
per vim oceupatam possiderent, Galliscque totius principatum obtiuerent
(Cses., au lieu cit.).
  (6) « Et magnam parlem clientium ab jEduis ad se traduccrent. »
(Caes., ibid.)