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376 LÉGENDES DE LA VILLK D'ARS. Oh ! Monsieur Mugnié, que vous avez donc bien fait d'aban- donner les hauteurs de l'Hélicon pour les salons de la Banque de France!,., L'Infernet ! j'avoue que le nom prête... Cependant, est-il besoin de le dire, nous y trouvâmes le lac aussi paisible qu'ailleurs. Une glace n'est pas plus unie que la plaine sur laquelle nous naviguions. Une chose néanmoins distingue cette partie du lac du reste de sa vaste étendue : elle n'a, pour ainsi dire, pas de rivage, et l'oeil peut suivre la décli- vité rapide de la colline qui lui sert de limite et qui se conti- nue sous les eaux, mais sans pouvoir en sonder la base. C'est, en effet, l'un des endroits les plus profonds du lac, et il ne faut pas chercher ailleurs l'origine du nom qui lui a été donné. On aperçoit ça et la, au milieu des déchirures et des aspérités du terrain, qui évidemment a glissé des flancs de la montagne dans le fond du lac, quelques arbres dont les ra- cines sortent à moitié de leur lit de cailloux roulés, et qui sont inclinés horizontalement a une assez grande profondeur; on remarque surtout un énorme tronc de sapin garni encore de ses branches dénudées et brisées. Bientôt, sur l'autre côté de la baie, nous remarquâmes