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                LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS.               273

une nouvelle église sous le vocable de sainte Brigitte ou de
saint Barthélémy, nous allions, par une bizarrerie sans nom
et uniquement par le motif que nous avons des relations
commerciales avec l'Angleterre, la baptiser d'un nom moitié
français et moitié anglais, Sainte-Biddy ou Saint-Bal ; ou
bien, si, empruntant le nom de la Vierge aux Allemands,
nous consacrions un sacellum sous le nom Chapelle de la
Sainte-Iungfrau ?
   Quant à concilier ces étymologies avec les dires de quel-
ques-uns sur l'origine du lac, qui ne se serait formé que
vers 1168, uniquement pour engloutir la ville d'Ars, et
qu'avant cette époque il aurait été une plaine cultivée et
habitée, je laisse à l'abbé Tripier et consorts le soin de se
tirer d'affaire.
              Non vacat exiguis rébus adesse Jovi.
L'érudition est certainement une belle chose, mais les éty-
mologistes sont parfois trop ingénieux. Il en est qui, volon-
tiers, feraient venir le nom de Grenoble de Gralinorum-
polis , parce que le gratin y est un mets national!
   Ce qu'il y a de certain, c'est que le nom de Paladru ou,
en patois, Peladru, doit être fort ancien. Maintenant, qu'il
vienne de ?re>«ç tfyvMu, de Pallas-Divr ou même, suivant les
suppositions gratuites de quelques personnes, du mot palus
ou paluslris, marais ou marécageux, je n'y vois d'autre
obstacle, après ce que j'en ai dit, que le peu de certitude
que l'on en peut avoir ; et je préfère attendre, pour la solu-
tion de ce problème difficile si l'on veut, mais d'une impor-
tance secondaire, que l'on achève le dictionnaire de la
langue des AUobroges, qui, il faut bien le dire, n'est pas
même encore commencé ; à moins que l'on ne veuille en
voir l'ébauche dans les quelques essais de linguistique de
 MM. Champollion-Figeac et J. OUivier, el dans ceux, actuel-
 lement sous presse, de Nas Charbot et de M. Hor Blanchet.
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