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                                 I

  NAISSANCE ET DÉVELOPPEMENTS SUCCESSIFS DE LA
                          LÉGENDE.



                         Quelquefois du bon or jo sépare le faux,
                         Et des auteurs grossiers j'attaque les défauts :
                         Censeur un peu fâcheux, mais souvent nécessaire,
                         Plus enclin à blâmer que savant à bien faire.
                                        BOILEAU, l'Art poétique, Ch- iv.




   Les légendes du lac de Paladru, de la ville d'Ars et de la
Sylve-Bénite sont tellement liées, qu'aborder l'une sans
parler des autres serait, au point de vue de l'histoire, chose
absolument impossible. On a déjà beaucoup écrit sur ce
sujet; mais on s'est appuyé sur des traditions nées au
moyen-âge, traditions remplies de fables plus propres a fausser
l'histoire qu'à lui laisser ce cachet de vérité qu'elle n'aurait
jamais dû dépouiller, base de sable, qu'un souffle peut ren-
verser. Pas un écrivain n'a recherché la vérité dans une
étude sérieuse, pas un n'a songé à exhumer les preuves
matérielles d'une haute antiquité que l'on trouve à chaque
pas, à les étudier sur place et à s'appuyer sur une saine criti-
que des faits avancés par ses prédécesseurs. A l'exemple des
moutons de Panurgé, tous ont sauté où avaient sauté leurs
devanciers.
   Tâchons d'éviter cet écueil. Ce n'est pas en suivant les
sentiers battus, ni même en maraudant quelque peu sur leurs
bords fleuris, que l'on peut arriver au but : les sentiers se
perdent au milieu des champs.... il faut ouvrir une voie plus
large et surtout mieux frayée. Comme un faible ruisseau ,