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                   HISTOIRE LITTÉRAIRE DE,LYON.                       119

 rencontre beaucoup de naturel et d'élégance ; elle excel-
 lait surtout dans les sujets mélancoliques (1).
    De toutes les Sapho lyonnaises, Louise Labé, que l'on
 surnommait la Belle-Cordière, est assurément celle qui a
joui d'une plus haute célébrité. Écoutons un poète con-
temporain :
            J'ai vu enfin damoeseles et dames,
            Plaisir des yeux, et passion des âmes
                  Aux visages tant beaus.

            Mais j'en ai vu sur toutes autres une
            Resplendissant comme de nuit la Lune
                 Sur les moindres flambeaux.


            Bien qu'elle soit en tel nombre si belle,
            La beauté est le moins qui soit en elle,
                 Car le sçavoir qu'elle a


            Et le parler qui soevemcnt distille
            Si vivement animé d'un doux stile
                 Sont trop plus que cela.


            Sus donc mes vers louez cette Louise,
            Soyés ma plume à la louer soumise
                Puisqu'elle a mérité.

            Maugré le teins fuitif d'être menée
            Dessus le vol de la famé ampennée
                A l'immortalité (2).

    Le portrait que nous a tracé d'elle Guillaume Paradin
. n'est pas moins gracieux : « Elle avait, dit-il, la face plus

  (1) Brcghot du Lut a donné une nouvelle édition des poésies de Pernelte
du Guillet, avec des notes et un glossaire. Lyon, imp. de Louis Perrin,
1830, in-8.
  (2) Extrait de l'ode de Jacques Pelletier à la louange de Lyon.