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                 NOTICE SUR CHARLES DE BOURBON.                              457
qu'à loule sa compagnie et à grand nombre de conviés dans
sa galerie dorée ; « et fui, dit Jean de Troyes, ledit souper
moult honorable, plantureux et bien honnestement servi de
tout ce qu'il esloit possible de trouver, avec chantres et plu-
sieurs instruments mélodieux, momeries et autres honnêtes
joyeuselés. »
   La conspiration des Pazzi contre les Médicis fut un des évé-
nements les plus remarquables de cette année. La plupart
des conjurés furent massacrés par le peuple ; Jacques Pazzi
avait été une des premières victimes ; mais Guillaume, un de
ses frères , grâces à l'intercession de Blanche de Médicis, sa
femme, fui assez heureux pour se sauver, et venir avec elle
chercher un asile à Lyon. D'autres Florentins, plus ou moins
compromis, vinrent les y rejoindre, et tous ces émigrés qui
apportaient dans notre cité leur industrie et leurs richesses (1),
reçurent du Consulat et du Clergé l'accueil le plus hospita-
lier (2).

   (1) Rubys, p. 289 de son Hist., attribue aux Florentins expatriés l'origine
des lettres de change ; d'autres l'attribuent aux juifs qui, chassés du royaume
à diverses époques, se servirent du ministère des voyageurs et de lettres,
en termes très-concis, pour retirer l'argent qu'ils avaient laissé entre les mains
de leurs amis. Aujourd'hui chacun sait que la lettre de change était connue
des anciens et particulièrement des Romains. (Voyez l'Essai sur le Contrat
collybùtique, par J.-M. Bruyzet, Lyon, 1T86, in-4). Le P. Menestrier a dit
à propos du Change de Lyon : « Voici la pierre de scandale pour beaucoup
de gens qui, peu instruits de cette espèce de commerce, la regardent comme
une espèce d'usure; c'est cependant, ajoute-t-il, ce qui entretient le trafic
entre les négociants de diverses" nations. » Parchemin, p. 85. Voyez aussi
Grégoire de Tours, de Gloria confessor., ch. 109 ; Montesquieu, Esprit des
lois, xxi, 20.
   (2) Si Jacques Pazzi s'établit à Lyon plutôt que dans toute autre ville,
il est à croire que c'est parce qu'il y avait déjà un assez grand nombre
d'Italiens qui, à différentes époques, et pendant les troubles auxquels leur
patrie était sans cesse en proie, y avaient transporté leurs pénates. Il était
sans doute de Florence, ce Guillaume Pazzi, négociant à Lyon, qui eut