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ET DES SCIENCES. 137
révèlent des faits aussi importants que profondément ca-
chés et dévoilent à nos yeux les mystères de la puissance
céleste, il est impossible de ne pas éprouver un sentiment
d'admiration. Celui qui en est le témoin s'écrie involontaire-
ment : quefë admirables résultats, quelle belle intelligence
chez leurs auteurs ! Les mêmes sentiments nous animent en-
core à la vue d'une féconde invention, par exemple celle de la
machine a vapeur, qui réunit à la puissance de ses effets je
ne sais quel cachet d'harmonie dans toutes ses parties, de
souplesse et de grâce dans tous ses mouvements.
Les œuvres de science et même celles des arts qui façon-
nent la matière éveillent donc en nous le sentiment de l'ad-
miration, et dès lors ne sont pas étrangères a l'idée du
beau ; mais cette idée est celle du beau intellectuel ; celle
d'une puissante intelligence qui se manifeste par la difficulté
vaincue et par la grandeur des résultats.
A ce point de vue, la poésie et l'éloquence ne sont point
sans doute inférieures aux sciences. Il serait difficile toute-
fois d'établir entre elles une comparaison rigoureuse; la
balance pourrait rester indécise ou ne pencher que suivant
les préventions des juges. Il n'en est pas de même si l'on
considère le beau moral, celui que l'on peut appeler la splen-
deur du bien, par opposition au beau intellectuel, qui, sui-
vant la pensée de Platon, est la splendeur du vrai.
Ce genre de beauté, source de l'enthousiasme, qui s'atta-
che aux nobles pensées et aux sublimes actions, n'étant que
le bien élevé à sa plus haute puissance, doit rester étranger
aux sciences, dont nous avons constaté la neutralité sous
ce rapport. 11 peut briller au contraire dans les lettres qui
ont avec le bien une affinité intime.
Ce que le raisonnement fait présumer, l'expérience le
démontre. Les œuvres littéraires, h leur plus haut degré
d'élévation excitent l'admiration pour les vertus qu'elles ce-