Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   LES RUINES D'ATHÈNES.                  91

Qui porte sa prière au sépulcre divin ,
En traversant la mer où chantaient les Sirènes
Salue avec amour les collines d'Athènes ,
Car avec l'héroïsme, en ce terrestre lieu,
La sainte poésie est un reflet de Dieu.

Quand des nuits d'Orient le voile diaphane,
Comme on voit, caressant une belle sultane,
Un tissu vaporeux semé de diamants
Parer, sans les cacher, un front, des traits charmants,
Descend, pur, étoile, des sphères sidérales
Et glisse sur un marbre aux lignes idéales ;
Lorsque la lune blonde, amante des débris,
Projette au parthénon ses rayons attiédis,
Cité de Périclès, quelle page mortelle
Ravit l'âme et les yeux plus que ta citadelle !
O du monde païen monument merveilleux,
Digne de ses héros, au dessus de ses dieux !
Piédestal qui porta le plus d'humaine gloire
Et, comme Atlas, soutint l'Olympe de l'histoire,
Le Capitole altier s'abaisse près de toi ;
Tu charmais l'univers.... Il en était l'effroi !

Du sommeil bienfaisant c'est l'heure solennelle :
La coupole d'azur mollement étincelle !
Sur les astres brillants un nuage léger
Glisse par intervalle et semble voltiger,
Pareil en ses ébats aux cygnes tyndarides
Que l'Eurotas berçait sous ses lauriers humides.
L'Hymette parfumé d'où s'épanche le miel
Elance, vaste et lier, sa double crête au ciel!
A son ombre, doré par les soleils antiques,
L'Acropole évoquant des mânes héroïques,
Avec ses grands frontons au sommet déchiré,
Ses colonnes sans faîte, apparaît éploré
Comme un arc triomphal mutilé par la foudre !