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6                             POESIE.




                             L'AMANT.


        0 Clémence ! ô nom adoré !
        0 ma chère et cruelle amie,
        Par qui ma lèvre s'est blêmie,
        Par qui mon cœur s'est déchiré !

        L'amour met le feu sur ma lèvre,
        Il m'éveille si je m'endors,
        Et fait courir sur tout mon corps
        Les vagues frissons de la fièvre.

        Hélas ! je m'épuise à souffrir,
        Je verse des larmes amères ;
        Mais ces souffrances me sont chères,
        Et je n'en veux jamais guérir.


                            LA NATURE.



    Quoi! malheureux enfant, c'est d'amour que tu pleures?
        C'est par là que saigne ton cœur ?
    Pauvre fou, qui te fais des choses les meilleures
          Un sujet de douleur !

    Vois l'oiseau dans les bois, le grillon sous la gerbe,
        Ces milliers d'insectes dans l'air,
    Tout ce qui vole au ciel, ce qui se meut dans l'herbe,
            Ce qui boit au flot clair,

    Tout ce peuple joyeux qui rit à la lumière,
        Aux tendres plaisirs s'animer,
    Ecoutant les conseils de l'heure printannière
           Et se hâtant d'aimer.