Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
304             LES DEUX DESHOULIÈRES A LYON.
pelée assez improprement la naïve Deshoulières... » C'est
dans sa Chartreuse que Gressel, après avoir évoqué l'ombre
d'Anacréon et celle d'Horace, a dit :

              Couronnés de roses durables ,
              Chapelle, Chaulieu , Pavillon
              Et la naïve Deshoulières,
              Viennent unir leurs voix légères ,
              El font badiner la raison...



   */ L'abbé La Serre, p. 223 de sa Poétique élémentaire,
s'est rencontré avecGresset lorsqu'en parlant des Eglogues des
anciens et des modernes, il a dit : « Celles de Mme Deshou-
lières ont une naïveté que son sexe affecte, et une douceur
qui le caractérise... » Il est à croire que Laharpe, en jugeant
aussi sévèrement qu'il l'a fait Mme Deshoulières, a voulu faire
sa cour à une autre femme poète , Mroe Allut née Verdier,
connue par quelques pièces fugitives et notamment par une
Idylle sur la Fontaine de Vaucluse (1), sujet déjà traité par
Deshoulières. C'est à propos de cette pièce que Laharpe a
dit dans une de ses épitres :
         Et Verdier dans l'Idylle a vaincu Deshoulières.

   Cepepdant leQuintilien français, qui avait été un des plus
fervents disciples de Voltaire , aurait dû se souvenir que son
maître avait-dit, en parlant de Deshoulières, dans son Cata-
logue des écrivains du siècle de Louis XIV «... De toutes les
« femmes françaises qui ont cultivé la poésie , c'est elle qui
« a le plus réussi^ puisque c'est elle dont on a retenu le plus
« de vers. » — Millevoie et François de Neufchâteau , ont
rendu à Deshoulières le même hommage que Voltaire, le

  (1) Insérée dans VAlm. des Muses de 1775, et dans la Petite encyclopédie
poétique, tome xi. Voyez l'art. Allut (Antoine) dans la Biogr. univ.