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218                     DE LA FOLIE.

vient de le dire, c'est « de les soumettre à la raison par
« l'attention et par la réflexion. Toute passion inattentive,
irréfléchie, ^marche à la folie. »
   Cela est vrai, parce que toute passion semblable va au
mal et prédispose l'homme à l'aliénation de lui-même, et,
par conséquent, à sa possession par l'Esprit du mal. Ainsi les
théories scientifiques coïncident avec les théories mystiques ;
ainsi le langage lui-même confond, en une seule, leurs conclu-
sions distinctes.
   Au dire de M. Flourens, Esquirol analyse très-bien les
passions, en tant que principes de la folie ; il les dislingue
« en primitives, telles que l'amour, la colère, la crainte, etc.,
« et en factices, telles que l'ambition, l'avarice, l'amour
« des distinctions, etc.;» et il prétend que celles qui, au
point de vue de la folie, font le plus de mal sont les passions
factices.
   Cela est juste, mais dans une certaine mesure; car toutes
les passions excessives se résument dans l'égoïsme désor-
donné de l'orgueil, et l'orgueil est assurément la plus primi-
tive de nos, passions. Mais, comme la folie est aussi, par dessus
tout, un orgueil complètement déraisonnable, il doit dégé-
nérer en vanilê, c'est-à-dire en un orgueil vide et tout exté-
rieur, s'altachanl plus particulièrement aux signes factices
qui le manifestent qu'à l'intime satisfaction qu'il produit; et
c'est là ce qui explique le caractère plus particulièrement
puéril de la plupart des folies.
   Il était , en conséquence, à ce propos , tout naturel de se
préoccuper de ce qui influe le plus sur les passions, à savoir :
les idées dominantes, les mœurs générales, les vices de l'édu-
cation.
   L'hygiène de la folie devra tenir compte de tous ces exci-
tatifs exagérés des passions.
   Esquirol signale successivement les effets déplorables de