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                           POÉSIE.
 Seul tu voudrais troubler cette immense harmonie,
      Et contre Dieu te révolter?
 Au lieu de dépenser en larmes ton génie,
        Il faut vivre et chanter !

 Pourquoi désespérer? Elle t'aime sans doute!
      Si son cœur est fermé toujours,
 Fais comme ces oiseaux qui passent sur la route,
        Cherche d'autres amours!


                         L'AMANT.


 Préfère ta douleur à la commune joie,
 O mon cœur, et bénis le Dieu qui te l'envoie !
 Reste dans ta souffrance et dans ta chasteté ;
 Tu n'as pas au hasard vendu ta liberté :
 Le jour où je la vis, — t'en souvient-il encore ? —
 Rien ne nous annonçait cette prochaine aurore !
 O misère! Pourquoi, par un des coups du sort,
 Clémence, a-t-il fallu que je vous visse encor?
J'ai pressé votre main, j'ai respiré l'ivresse
Dans un air plein de vous, ô ma chère maltresse,
Et quand je m'assurais dans un calme trompeur,
L'inexorable amour s'est glissé dans mon cœuT.
Hélas ! déjà saisi d'un funeste délire,
C'était à l'amitié que je croyais sourire !
Me voilà maintenant seul et désespéré,
Élargissant la plaie à mon cœur déchiré,
Répétant votre nom aux échos de la route,
Jaloux, ami de l'ombre, obsédé par le doute,
Et ramenant toujours devant mon œil troublé
Les plus chers souvenirs du bonheur envolé.
— Eneore si l'amour, qui brûle ma poitrine,
M'eût enseigné les mots de sa langue divine,
Si j'avais pu traduire en un langage humain