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  cription ; Quem frustra quœsivit cynicus olim, ecce inventas adest.
  Ilexiste une assez bonne gravure de cet ingénieux tableau. Quant
  aux ouvrages littéraires d'Autreau , ils consistent dans une quin-
  zaine de pièces de théâtre, où l'on trouve du talent, mais d'un
  style fort incorrect. La meilleure de ces pièces est une comédie
  en trois actes et en= vers libres , intitulée: Démocrite prétendu fou.
  Autreau, d'un caractère sombre et mélancolique , avait du mor-
  dant et de la finesse dans l'esprit. De tous les dieux de la fable,
 Bacchus était celui qu'il honorait le plus; il ne connaissait aucune
 bienséance, et son extérieur était des plus repoussans.
     Nicolas Boindin, ancien mousquetaire, était un homme pré-
  somptueux, opiniâtre, brutal; il avait un grand fonds d'érudi.
  tion et une paresse plus grande encore ; il était auteur de quel-
  ques petites comédies assez jolies, et il faisait profession publique
 d'athéisme : aussi, les honneurs de la sépulture lui furent-ils re-
 fusés à sa mort.
     JesephFrançois Duché,de Vancy, était un gentilhomme sans
 fortune et qui avait embrassé la carrière des lettres pour en ac-
 quérir. Auteur dramatique d'un certain mérite, le théâtre ne
 l'enrichit cependant pas beaucoup; mais la cour vint à son aide, et
 lui procura les moyens de vivre fort commodément. Duché, plein
 d'agrément dans l'esprit, était un homme loyal, de mœurs très-
 douces et solide en amitié.
    Antoine Danchet, auteur de plusieurs opéras très courus dans
le temps , était d'un caractère droit et généreux ; il aimait le tra-
vail ; il avait du désintéressement, de l'esprit, mais un esprit can-
dide et sans malice aucune : aussi, prêtait-il souvent le flanc aux
railleries des personnes qu'il fréquentait.
    A l'égard de Jean-Baptiste Rousseau, c'était un poète dans
toute la force du terme ; il avait la conscience de son talent., et il
n'en était précisément que plus irritable. Homme supérieur dans
le grand art de faire les vers, son amour-propre lui conseillait
d'aspirer également aux lauriers du théâtre ; mais, en fait de com-
positions dramatiques , Lamotte et Danchet l'emportaient sur lui,
et la vérité est, qu'il eut plusieurs fois la faiblesse d'en montrer
une sorte de jalousie. On lui reprochait de la dissimulation, de la
fausseté, de céder facilement au désir de la vengeance ; on lui