Sommaire :

    Presse à lire, presse à voir, presse en devenir

    L'exposition « Lyon à la Une » l'a montré à l'envie : la presse occupe une place de choix au sein des collections de la Bibliothèque. Presse d'hier ou d'aujourd'hui, presse nationale ou régionale, d'abord lyonnaise, bien sûr ! Car cette dernière eut ses heures de gloire avec six titres de sensibilités différentes offerts, chaque matin et chaque soir, aux Lyonnais de 1907. Il serait cruel de faire la comparaison avec 2007... C'était le temps où la notoriété d'un journal passait par le « standing » du bâtiment qui l'abritait, selon l'exemple du conservateur Nouvelliste se faisant construire un « hôtel », rue de la Charité...

    Depuis le légendaire Journal de Lyon qui ouvrit le ban en 1784, beaucoup sont encore là, parmi ces périodiques. Exemples de longévité ou de brièveté, tous où presque ont connu les problèmes financiers et beaucoup ont dû ferrailler avec la censure tel Le Précurseur dont le rédacteur en chef fréquenta, malgré lui, la prison Saint-Joseph.

    Si elle fut, si elle est papier, cette presse fut aussi image, passant de la lithographie à la photographie et enfantant il y a juste cent ans le métier de photographe de presse, devenu l'une des composantes obligées de la chaîne journalistique, donc, indirectement, des collections patrimoniales de la Bibliothèque. Le fonds iconographique Georges Vermard en est un bel exemple, dont les prises de vue ont fait le tour du monde à commencer par l'inoubliable catastrophe de Feyzin, filmée, non sans risque, aux premières loges. La donation des archives photographique de feu Lyon Figaro, qui vient d'avoir lieu, est un apport de poids et de choix sur vingt ans d'évènementiel et de quotidien, vus à travers l'objectif d'une équipe de reporters. Images, encore, que celles des affiches culturelles contemporaines, en cours d'inventaire.

    Journal, photo de presse, affiche de spectacle... Ce patrimoine, fragile par nature, pour lequel le temps, les variations atmosphériques et... les « lecteurs », sont de redoutables prédateurs, vient de se voir offert par les nouvelles technologies, une aide précieuse: la numérisation. Le Progrès Illustré et L'Echo de la Fabrique, L'austère Salut Public et le plus badin Magicien, en ont déjà bénéficié.