Aux origines de la soie

Le fonds Bonafous offre l'une des plus riches collections publiques consacrées à la sériciculture

Matthieu Bonafous, dont l'existence s'est trouvée partagée entre la France et le Piémont, est d'abord un agronome connu pour son oeuvre sur la sériciculture, c'est-à-dire l'élevage du vers à soie. Né à Lyon le 7 mars 1793, issu d'une famille originaire du Quercy, petit-fils d'un ancien écuyer du roi Louis XV, Matthieu Verne, il est le troisième fils de Franklin Bonafous longtemps négociant dans le commerce des soies et qui fut le premier à ouvrir un service de messageries régulières, destiné à relier l'Italie à l'Empire français. Après avoir passé ses premières années à Lyon où il reçoit les leçons d'un oratorien nommé Gourju, le jeune homme fait ses humanités au collège de Chambéry, puis complète ses études à Paris où il suit les cours du Collège de France, de la Sorbonne et du Jardin des Plantes.

En 1813, le décès de son père et la reprise de l'établissement familial amenèrent Matthieu Bonafous à fixer sa résidence à Turin. A peine âgé de 23 ans, il y publie un premier opuscule philosophique, mais l'agronomie devint bientôt l'objet favori de ses études. Ses amis Jean-Baptiste Huzard, Michel Buniva, Jean-Baptiste Balbis [note]Vétérinaire, Jean-Baptiste Huzard fut le directeur de l'Ecole vétérinaire d'Alfort ; médecin, Michel Buniva fut professeur à l'université de Turin ; botaniste, Jean-Baptiste Balbis fut directeur du jardin botanique de Lyon et fondateur de la Société linnéenne. et autres savants l'encouragent dans cette voie. Il s'y applique avec tant de zèle qu'en 1819, alors âgé de 26 ans, il est admis au sein de la Société royale d'Agriculture de Turin. Cette même année, il devint membre ou correspondant de douze autres sociétés savantes ou académies. Deux grands hommes vont lui servir de modèles au cours de sa carrière : le célèbre chimiste et agronome Antoine Parmentier [note]Pharmacien et agronome, Antoine Parmentier vulgarisa la consommation de la pomme de terre en France. et le savant italien Vincent Dandolo [note]Chimiste, médecin, agronome, issu d'une ancestrale famille vénitienne qui donna quatre doges à la Sérénissime République, Vincenzo Dandolo (1766-1847) écrivit le traité De l'art d'élever les vers à soie.. Son premier mémoire séricicole, justement intitulé De l'Education des vers à soie, d'après la méthode du comte Dandolo, lui ouvre, en 1821, les portes de l'Académie royale d'Agriculture de Lyon qui le récompense à cette occasion d'une médaille d'argent. Un an plus tard, son traité De la culture du mûrier lui vaudra une médaille d'or à parution.

Portrait de Matthieu Bonafous (BM Lyon, Coste 13322).

Un savant éclectique

Réputé pour ses oeuvres de bienfaisance, toujours soucieux de contribuer utilement à la prospérité publique, Bonafous s'applique principalement à étudier la culture du mûrier et la production de la soie, puis s'intéresse à celle du maïs, du riz et de la vigne. En 1826, il introduit en Piémont des chèvres du Tibet qu'il croise avec la race locale, ainsi que la culture de la betterave à sucre. S'occupant tour à tour d'agronomie, de sériciculture, de botanique, de zoologie, de chimie ou de physique, il ajoute encore à ces sciences des études médicales qui l'amènent à être reçu docteur à la faculté de Médecine de Montpellier en 1834. Il fondera plus tard l'établissement d'horticulture de Saint-Jean-de-Maurienne et contribuera à répandre la vaccine.

Egalement féru de poésie, considérant la science et la littérature comme des alliées, Bonafous fonde de nombreux prix littéraires et apporte un nouveau souffle aux vers agrestes d'auteurs latins tels que Virgile, Columelle [note]Lucius Columelle écrivit plusieurs ouvrages sur l'économie rurale, en particulier le traité De l'agriculture qui fit longtemps figure de référence en la matière. . En 1840, il donne une remarquable traduction en vers français d'un poème latin en deux chants, consacré aux vers à soie et intitulé De Bombyce. Un texte écrit en 1527 et considéré comme le meilleur ouvrage de poésie de Marc-Jérôme Vida, évêque d'Albe, né à Crémone en 1490. Expérimenté dans l'art d'allier les grâces de la forme au sérieux du contenu, Matthieu Bonafous devient à Vida ce que Delille fut à Virgile. Dans sa préface, il présente l'auteur comme un illustre prélat du siècle de Léon X qui

voué tout à la fois au ministère des autels et au culte des muses [...] donnait au ver à soie le même éclat que Virgile avait donné à l'abeille dans le siècle d'Auguste.

Page de titre du Théâtre d'Agriculture et Mesnage des champs d'Olivier de Serres, seigneur du Pradel, A Paris, Par Iamet Métayer, (1er juil.) 1600 (BM Lyon, Rés 131365).

Estimant, à l'instar de Victor Hugo, que les sujets les plus prosaïques peuvent être anoblis par la forme poétique, Matthieu Bonafous brille dans le genre de la poésie didactique. Membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, nommé correspondant de l'Institut de France en 1835 et directeur du Jardin des Plantes de Turin en 1841, il écrit lui-même de nombreux ouvrages sur des questions agricoles. Au premier rang se trouvent son Traité de l'éducation des vers à soie et de la culture du mûrier et son Histoire naturelle, agricole et économique du maïs, magnifique in-folio qui sera traduit en plusieurs langues. En 1848, il parcourut la Suisse et une partie de l'Allemagne et travaille à l'édition, devenue célèbre, d'un ouvrage japonais sur les vers à soie intitulé Yô-san-fi-rok. En 1851, il repart pour l'Angleterre et l'Ecosse. Au moment de sa mort, qui survient le 23 mars 1852, membre de presque toutes les grandes sociétés savantes européennes, il a sous presse un recueil intitulé Bibliotheca serica, catalogue comprenant la mention et l'analyse de tous les titres publiés jusqu'en 1850, dans toutes les langues, sur les questions relatives à la soie.

Donation lyonnaise

C'est en 1859, soit sept ans après la mort de Matthieu Bonafous, qu'Alphonse Bonafous et sa soeur Aline, épouse Bouniols, honorent le souhait de leur frère aîné, en faisant don des ouvrages et archives de ce grand agronome lyonnais à la Bibliothèque de sa ville natale, qu'il n'a pas oubliée. Le fonds Bonafous, qui se compose de 57 manuscrits et d'environ 5 900 imprimés, représente aujourd'hui l'une des plus riches collections connues sur la sériciculture. Il s'inscrit en cela dans la longue tradition des soieries lyonnaises et occupe une place privilégiée au sein du patrimoine technique et historique de notre cité. Mais si les ouvrages traitant de l'élevage des vers à soie, de la culture du mûrier ou de la fabrication du textile constituent effectivement une large part du fonds, la bibliothèque de ce savant, fidèle reflet de l'éventail de ses curiosités, couvre en réalité un champ bien plus vaste.

Amusement microscopique [...], par Martin Frobinius Ledermüller Nuremberg, chès A. W. Winterschmidt, Imprimé chès De Lanoy, 1764-1768 (BM Lyon, Rés. 131362, t. 3, pl. 7).

Outre des exemplaires des oeuvres de Matthieu Bonafous lui-même, cette collection, composée de volumes rédigés en français, en italien et en latin, rassemble un très large spectre d'ouvrages et de brochures scientifiques, relevant de domaines aussi divers que l'agriculture, la botanique, la zoologie, la chimie, la physique ou la médecine. Les sciences agricoles constituent l'axe directeur de cette collection qui se ramifie en une multitude de branches non seulement scientifiques mais aussi poétiques ou rhétoriques. La poésie versifiée, en ce qu'elle permet d'illustrer l'observation de la nature et d'habiller le propos scientifique, est effectivement bien représentée. A côté d'une importante collection de recueils poétiques d'auteurs français et italiens, sur divers sujets agrestes, figurent en bonne place les oeuvres de poètes grecs ou latins qui se sont intéressés à l'économie rurale : Hésiode, Caton, Varron, Columelle ou Palladius, mais aussi et surtout, Virgile et ses Géorgiques, dont on trouve un grand nombre d'éditions.

Estampille apposée sur la très grande majorité des documents du fonds Bonafous. Extraite du Jardin Fruitier par Louis-Claude Noisette, Paris, Audot, 1821 (BM Lyon, rés 131643).

Riche par sa diversité thématique, le fonds Bonafous l'est aussi par son étendue chronologique qui englobe plus de cinq siècles : l'ouvrage le plus ancien est un manuscrit du XIVe siècle reproduisant, sur parchemin, l'Opus agriculturae de Palladius [note]Ecrivain latin du IVe siècle, Aemilianus Palladius laissa un traité en quatorze livres sur les travaux de la campagne, vaste compilation des auteurs plus anciens.. Le fonds comprend en outre cinq incunables dont le plus ancien, une édition des Ruralia commoda de Pierre Crescenzi [note]Considéré comme le père de la science agronomique en Italie, Pierre Crescenzi commença à l'âge de 70 ans la rédaction de son traité De Agricultura., remonte à l'an 1471. Quant aux ouvrages les plus récents, contemporains de la mort de l'agronome, ils datent du milieu du XIXe siècle. Riche, le fonds Bonafous l'est encore et surtout par la rareté de certains traités techniques qui sont pour beaucoup devenus introuvables, ainsi que par la valeur historique et bibliophilique de plusieurs ouvrages. S'y côtoient en effet de nombreuses pièces remarquables susceptibles d'intéresser tout à la fois l'historien, le scientifique ou le bibliophile. On citera, parmi beaucoup d'autres, le Théâtre d'agriculture et Mesnage des champs d'Olivier de Serres, L'Agriculture et Maison rustique de Charles Estienne, l'Hortus Eystettensis de Basile Besler ou encore le superbe Pomona Italiana de Giorgio Gallesio.

"Papillon et cocons". Planche extraite du manuscrit Vers à soye sauvage & travail de la soye. Recueil précieux (BM Lyon, Ms6060, f. 8, pl. 6).

Avec Gallesio [note]Giorgio Gallesio (1772-1839) fut tour à tour agriculteur, magistrat, député, fonctionnaire public et diplomate, mais, avant tout, fin connaisseur du règne végétal. Il se retira de ses activités à 45 ans pour se consacrer entièrement à l'édition de sa Pomona Italiana, oeuvre monumentale qui se proposait de décrire et d'illustrer les plus délicieuses variétés d'arbres fruitiers cultivés en Italie., nous entrons dans un important volet du fonds Bonafous : la fructologie. La Pomona Italiana en est l'un des fleurons. Cet ouvrage est le premier et le plus important recueil d'images de fruits et d'arbres fruitiers réalisé en Italie. Publié en fascicules entre 1817 et 1839, il comprend 160 superbes planches in-folio exécutées avec le plus grand soin par de nombreux peintres professionnels et amateurs ainsi que par un groupe de graveurs talentueux coordonnés par Giorgio Gallesio lui-même. A travers ses textes et ses illustrations, la Pomona Italiana offre une représentation exhaustive du paysage fruitier italien du début du XIXe siècle.

Planche représentant l'Uva Trifera, dans Pomona Italiana ossia Trattato degli alberi fruttiferi, par Giorgio Gallesio tome 2, Pisa, Co' caratteri de'FF. Amoretti presso Niccolo Caprro, 1817 1839 (BM Lyon, Rés. 28479).

Plusieurs recueils de dessins asiatiques sur la culture du riz ou l'élevage des vers à soie méritent également une attention particulière. Le fonds Bonafous comprend en effet diverses pièces qui témoignent des origines extrême-orientales de l'art des soieries. S'y trouvent notamment deux ensembles manuscrits d'illustrations asiatiques sur l'élevage des vers à soie. Le premier, intitulé Vers à soye sauvages & travail de la soye, est un document précieux datant du XVIIIe siècle. Il se compose d'un ensemble de 25 aquarelles chinoises représentant les différentes étapes de la croissance des vers à soie et de la fabrication des étoffes soyeuses [note]La tradition de la soie puise ses sources chez Confucius. Cette tradition veut que, vers l'an 2640 avant J.C., la princesse chinoise Xi Ling Shi, épouse de l'empereur Haong Ti, ait dévidé la première ce précieux fil d'un cocon sauvage tombé d'un mûrier sous lequel elle buvait du thé. Bien qu'il soit impossible d'établir la véracité de cette légende, l'ensemble des historiens s'accorde sur le fait que la sériciculture et le tissage de la soie furent inventés en Chine.. Le second, intitulé Yô-san-fi-rok ou l'art d'élever les vers à soie, est un manuscrit qui reproduit la traduction française d'un ouvrage japonais composé en 1802 par Ouëkaki Morikouni. Ce manuscrit, comprenant 50 dessins réalisés à l'encre de Chine, illustre les techniques d'élevage des vers à soie. Matthieu Bonafous l'édita plus tard sous la forme d'un magnifique volume in-4° qui fut admis en 1849 à l'Exposition des produits de l'industrie et qui lui valut alors une médaille de bronze.

Figure des plantes économiques, par Johann Simon Kerner A Stuttgard, Imprimé chez chritofle Frederic Cotta, 1786 (BM Lyon, rés. 130694, tome 2, pl. 131).

Parmi ses pièces les plus importantes, le fonds Bonafous comprend encore un exemplaire de la première édition de l'Hortus Eystettensis de Basile Besler. Né à Nuremberg en 1561, apothicaire de profession, ce dernier est célèbre pour avoir publié, en 1613, le plus bel ouvrage sur la botanique paru jusqu'alors. Sorti sous le titre Hortus Eystettensis, sive plantarum, florum, etc., quae in viridariis arcem episcopalem cingentibus conspiciuntur, ce remarquable in-folio fut exécuté avec le plus grand soin aux frais de l'évêque d'Eichstätt, Jean Conrad de Gemmingen. Il contient la description et la représentation de la plupart des plantes que l'évêque avait rassemblées dans ses jardins et vergers du mont Saint-Willibald, où était situé le château épiscopal.

Estampes pour servir à l'histoire des animaux, A Paris, De l'Imprimerie royale, 1671 (BM Lyon, Rés. 6384).

D'un lieu à l'autre

Les aléas subis par les imprimés du fonds Bonafous lors des déménagements successifs de la Bibliothèque municipale de Lyon rendent toute estimation chiffrée particulièrement délicate. Les Archives municipales rapportent que le fonds comprenait, au moment du don, environ 6 290 volumes imprimés. Le Comité d'inspection des bibliothèques parle même, dans son rapport de 1877, de 10 000 volumes, ce qui semble pour le moins exagéré. Aujourd'hui, une estimation large permet d'avancer le chiffre de 5 900 documents. La différence entre le nombre des documents actuellement en magasin et celui des ouvrages effectivement donnés s'explique en partie par les éliminations auxquelles on a procédé en 1912, date du transfert et de la fusion, au Palais Saint-Jean, des collections du Palais des Arts - l'actuel Palais Saint-Pierre - et de la Bibliothèque du Lycée - l'actuel Lycée Ampère. Les ouvrages du fonds Bonafous faisant doublon avec les exemplaires déjà présents dans la Bibliothèque du Lycée ne furent pas intégrés.

"Dévidage des cocons". Planche extraite du manuscrit Yô-san-fi-rok ou l'art d'élever les vers à soie, écrit en 1802, par Ouëkaki Morikouni (BM Lyon, Ms 6041, pl.35).

Lors de la donation effectuée par les héritiers de l'agronome, en 1859, le fonds Bonafous avait fait l'objet d'un traitement plus que convenable. Rassemblé dans un seul et même lieu, conformément aux souhaits des donateurs, bénéficiant d'une cotation propre, il occupait la salle principale du Palais des Arts, pièce richement décorée donnant sur la place des Terreaux. C'est lors du déménagement de 1912 que les livres de la collection de Matthieu Bonafous furent divisés et, comme c'était alors la règle, répartis en fonction de leur format puis rangés dans les séries de cotes par groupes de quelques ouvrages à la fois.

"Recolte des cocons". Planche extraite du manuscrit Vers à soye sauvages & travail de la soye. Recueil Précieux (BM Lyon, MS 6060, f. 22, pl.19)

L'appartenance d'un ouvrage au fonds Bonafous est établie grâce à la présence d'une estampille « Donation Bonafous 1859 » réalisée lors de l'entrée de la collection à la bibliothèque du Palais des Arts. Celle-ci fut normalement apposée sur l'ensemble des documents du fonds, qu'ils soient manuscrits ou imprimés. On observe cependant que certains imprimés, dont les 2 747 brochures de la collection, ont échappé à l'estampillage. D'autres marques de provenance sont également présentes sur quelques documents : l'ex-libris de Matthieu Bonafous, l'estampille « Bibliothèque Bonafous » ou encore le tampon « Bibliotheca Georgica Bonafous ». Par ailleurs, de nombreuses brochures portent une dédicace des auteurs au savant agronome. Enfin, l'ex-libris de Jean-Baptiste Huzard, apposé sur de nombreux ouvrages du fonds, indique qu'une partie de la collection a d'abord appartenu à ce vétérinaire qui était aussi un grand bibliophile, et témoigne des relations qu'entretenaient les deux savants.

Estampille apposée sur quelques documents du fonds Bonafous. Extraite de Le Jardin fruitier, par Louis-Claude Noisette Paris, Audot, 1821 (BM Lyon, Rés 131643).

L'extrême dispersion des imprimés du fonds Bonafous interdit tout repérage systématique des documents qui le constituent. Une interrogation du catalogue informatisé permet en revanche de retrouver quelques ouvrages de la collection, pour lesquels le nom de Bonafous apparaît comme possesseur. Malheureusement, tous les ouvrages estampillés « Donation Bonafous 1859 » n'ont pas, lors de leur catalogage, été signalés comme tels. Les résultats ainsi obtenus restent donc encore très partiels. Par ailleurs, les registres d'inventaire de la Bibliothèque, parce qu'ils ne distinguent pas les ouvrages du fonds Bonafous de ceux appartenant aux autres fonds issus du Palais des Arts, ne sont pas d'une grande aide à qui souhaite appréhender dans sa globalité cette riche bibliothèque scientifique.

Planche représentant le Fico fertifero o dico dall'osso, dans Pomona Italiana ossia Trattato degli alberi fruttiferi, par Giorgio Gallesio tome 1, Pisa, Co'caratteri de'FF. Amoretti presso Niccolo Capurro, 1817-1839 (BM Lyon, Rés. 28479).

En conclusion, on peut dire que le fonds Bonafous renferme une mine d'informations précieuses pour qui s'intéresse à l'histoire de l'agriculture, de la botanique ou de la zoologie. Il permet d'appréhender l'oeuvre du savant lyonnais dans un contexte scientifique élargi et de mieux apprécier sa place et ses apports au regard de l'histoire des Sciences. Plus généralement, ce fonds constitue un inestimable témoignage sur l'activité scientifique de la première moitié du XIXe siècle. Une abondante correspondance permet au lecteur de se pencher, en témoin privilégié, sur le versant privé de la vie scientifique de l'époque et de se faire une idée vivante des relations que cet agronome lyonnais entretenait avec les savants de son temps. Au fil des lettres manuscrites, il peut ainsi faire la connaissance de grands naturalistes comme Louis Agassiz ou Jean-Baptiste Balbis, du physiologiste Flourens, des vétérinaires Jean-Baptiste Huzard père et fils, de l'astronome François Arago, de l'orientaliste Stanislas Julien ou encore du géographe Edme François Jomard, directeur de la mission française en Egypte...

C'est donc à un véritable voyage dans l'histoire et l'intimité de la Science que vous convie le fonds Bonafous.