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BIBLIOGRAPHIE 295 REVDB DU MONDE LATIN, recueil mensuel, économique, littéraire et social. Directeur: baron Charles d'e TOURTOULON. — Paris, 31, rue de Provence, 36 francs par an. « La Revue du Monde latin se propose de faire connaître les peuples et les pays latins dans leur présent et leur passé ; de rechercher, de concilier et de défendre leurs intérêts divers ; de préparer leur union permanente dans un des- sein de paix générale, s'il est possible ; de préservation commune, s'il est néces- saire, et surtout de progrès matériel, intellectuel et moral. » Le caractère patriotique et social de cette publication, étrangère à tout esprit départi, lui interdit toute propagande religieuse ou antireligieuse, toute discus- sion sur une forme quelconque de gouvernement. Les politiciens et les gens du monde, les savants et les commerçants y trouveront une ample moisson de ren- seignements inédits et de lectures nouvelles. La Revue du Monde latin aura 5 éditions (française, espagnole, italienne, portugaise et roumaine), différant seulement par la langue dans laquelle seront écrites les 16 premières pages. — (Bulletin mensuel politique et diplomatique). Le reste de la livraison sera le plus souvent en français, quelquefois seulement, comme pour la poésie, dans une autre langue latine, mais avec traduction fran- çaise en regard. Le Comité de direction où sont représentés les divers pays latins d'Europe et d'Amérique par de hauts personnages politiques, siège à Paris, seul point du monde où il soit possible de réunir les éléments d'un semblable recueil. Préparée depuis plusieurs années par son directeur M. de Tourtoulon, jusqu'ici le premier représentant de l'idée latine dans le felibrige, la Revue du Monde latin fera son apparition le premier mai prochain. Nous ne saurions mieux ter- miner qu'en signalant les collaborateurs étrangers des premiers numéros : S. M. la reine de Roumanie (Carmen Sylva) ; MM. Payno et Urechia anciens ministres de Mexique et de Roumanie; sénateur Fabre, de Québec; R. Franco ; Torres-Caïcedo ; Emilio Castelar, etc s AU BONHEUR DES DAMES, pur EMILE ZOLA. Charpentier, éditeur, 13, rue de Grenelle-Saint-Germain, Paris, 1883. Paris. Décidément M. Zola a juré d'enfoncer à lui seul toutes les écoles descriptives présentes', passées et futures : Homère et Rabelais, dans leurs amplifications les plus compendieuses, sont, au regard de lui, des prodiges de brièveté. Le dernier volume qu'il vient de mettre en vente lui assure à cet égard un triomphe incon- testable. Cinq cent cinquante pages pour dépeindre un magasin dans le genre du Louvre ou du Bon Marché, la façon dont fonctionne cette énorme machine et la vie qu'y mènent les employés de l'un et de l'autre sexe, n'est-ce pas là le chef d'œuvre de la concision? On comprend sans trop de peine que le lecteur se fatigue à suivre l'auteur dans ses redites et répétitions éternelles, et que, si Morphéene vient pas verser ses pavots bienfaisants sur ses paupières alourdies, il feuillette, feuillette l'ouvrage avec une rapidité proportionnelle à la masse de pages qu'il lui reste encore à parcourir.