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296                        LA REVUE LYONNAISE
   Les qualités iacontestables du talent de l'auteur se retrouvent pourtant dans ce
livre, sous l'enveloppe diffuse qui les recouvre. Félicitons-le spécialement d'avoir
trié un peu ses personnages et de ne pas les avoir tous habillés en héros de Pot-
Bouillë. Il y a de braves gens dans : Au • Bonheur des Dames, et l'exception
mérite d'être signalée. Denise Baudu est un noble caractère qui concentre sur
elle le principal intérêt du roman. L'oncle Baudu, le père Bourras, Geneviève,
les Robineau, sont d'honnêtes bourgeois, comme' nous en voyons tous les jours.
Ce n'est point à dire que les vicieux ne soient pas largement représentés, qu'il
 n'y ait pas des trivialités, des crudités nombreuses regrettables, qui feront tom-
ber le livre de bien des mains. Mais les couleurs sont moins chargées que dans
les précédentes publications de l'auteur, et puisqu'il y a un progrès du Côté des
convenances, il convient de le noter.




      RELATIONS DES TROUBLES accasionnés en Provence par l'établissement
       d'une chambre semestre et du mouvement dit «le Sabre». D'après un mss. de la
       Méjanes. — Grande bibliothèque provençale, section historique, tome I. Sous
       la direction de M. ALBERT SATINS. — Guitton-Talamel, 1882. Prix, 6 fr.
      LE COMMANDEUR MENDOZA, par JUAN VALERA, traduit du castillan, avec
        préfaoe, par A. SAVINK. Ghij, éditeur, Paris, 1882.
      RÉCEPTION ACADÉMIQUE de Menendy Pelayo à Madrid, par A. SAVINE. —
        Ghio, éditeur, Paris, 1883.

' M. Albert Savine, le jeune chroniqueur de la Provence et de l'Espagne au
Polybiblion, vient de publier récemment deux travaux dignes d'attirer l'atten-
tion du public intelligent. Le premier se rattache à la bibliothèque provençale qu'il
avait fondée en 1881 avec le concours de l'éminent éditeur aixeis, M. Guitton-Ta-
lamel.
    M. A. Savine dirigeait alors le Midi littéraire, un excellent recueil aujour-
d'hui disparu et tout récemment remplacé par les Annales de Provence.
   Rien d'aussi inconnu que la Fronde provençale. Ces troubles du semestre
(1649-1650) sont un épisode des plus attachants de l'histoire du Miii. Le ma-
nuscrit inédit de la bibliothèque Méjanes, publié et commenté par M. A. Savine
est un chapitre retrouvé des annales d'Aix en Provence. On ne sait tous les
trésors que renferme cette illustre collection. La bibliothèque provençale deGuit-
ton-TaJainel se prépare a en publier un important dossier : le théâtre de Jean do
Cabanes, poète aixois du dix-septième siècle. Nous ferons connaître, cet auteur
aux lecteurs de la Revue lyonnnaise dès que CJ théâtre si impatiemment attendu
viendra grossir la nouvelle série.
   La traduction du célèbre roman de Juan Valera : le Commandeur Mendoza,
n'est pas la première incursion d'Albert Savine en Espagne. Il donne depuis
tantôt quatre ans au Poh/biblion des résumés biennaux de la nouvelle littérature
catalane qui sont toujours très remarqués.
    M. A. Savine est d'ailleurs, avec M. Charles Boy, le seul chroniqueur com-
pétent français de cette Renaissance. Sa traduction, de Y Atlantide, la magnifi-
que épopée de JacLuto Verdaguer, a introduit de ce côté des Pyrénées le jeune
 et sublime poète du Montserrat.
    Et qu'on nous permette d'ajouter que cette parfaite connaissance des deux