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 trie de ces localités et malgré les remaniements considérables proposés pour les
 tarifs, il n'y aurait que des palliatifs tout à fait insuffisants. On a proposé aussi
 d'autres remèdes : construction de nouvelles voies ferrées, établissement d'un
 canal mettant en communicationlaLoireavecleRhôneet passant par Saint-Étienne.
    C'est de ce canal qu'il a été surtout question. La construction en serait fort
difficile, très onéreuse : par-tant de la Fouillouse, il aboutirait à Givors en franchis -
sant des différences d'altitude considérables ; on serait obligé de recourir aux
ascenseurs hydrauliques et aux plans inclinés, nouveaux modes d'élévation que
la science moderne veut substituer aux écluses, mais qui sont peut être encore
plus du domaine des projets que de celui de la réalisation.
    M. Euverte, puis M. Andrieux père ont tour à tour présenté les avantages et
les inconvénients du canal ; et on s'est séparé à 10 heures 3/4.
    Séance du vendredi 20 février 1883. — Cette réunion était le début d'une
 trilogie soyeuse, s'il est permis de s'exprimer ainsi. En effet, pendant trois séances
consécutives se tenant extraordinairement toutes les. semaines, on devait traiter
la question de la soie sous toutes ses formes. M. Permezel a ouvert le feu, en
examinant VIndustrie lyonnaise de la soie, son état actuel, son avenir.
M. Aynard dirigeait les débats. M. le rapporteur passant rapidement en revue
l'industrie de la soie dans les temps anciens,a fait un exposé des plus complets de
son état présent chez les diverses nations où on la rencontre. Puis il a abordé
l'industrie lyonnaise qu'il a examinée dans ses moindres détails. Notre faible
compétence en cette matière ne nous permet pas même d'esquisser le très remar-
quable rapport de M. Permezel que tout le Lyon soyeux a déjà pu lire in
extenso; qu'il nous suffise de dire que notre honorable rapporteur a constaté
qu'il fallait absolument aller de l'avant si nous ne voulions pas rester en arrière,
et être dépassés par nos élèves. Il faut agir absolument, sinon Lyon ne pourrait
rester la ville de la soie ; il faut progresser et ne pas s'endormir sur les succès
d'antàn.

   Séance du vendredi 26 février 1883. —• M. Flotard, enfin remis de son indis-
position, a repris la présidence et a donné la parole à M. Aynard pour présenter
un rapport très é tudié et très fin de VIndustrie lyonnaise de la soie au point
de vue de Vart et de renseignement technique. M. Aynard a commencé par
 établir que ce n'est que par son goût incontesté et par le cachet artistique qu'elle
sut donner à ses étoffes que Lyon a pu prendre la première place dans la soierie.
Mais le goût'est un raffinement de la civilisation, il s'apprend, il ne naît pas
tout seul. Aussi nos rivaux ont voulu apprendre, et ils ont réussi. Ils nous menacent,
Lyon doit se réveiller et comprendre qu'il y a beaucoup à faire. Nous n'avons
presque rien à reprocher à nos artistes au point de vue de la combinaison des fils,
mais, quant au dessin, il y a une infériorité marquée sur le siècle dernier. Au-
jourd'hui, on ne fait que copier, on ne crée plus même, en s'inspirant des anciens
modèles et cependant la maxime :
               Sûr des pensera nouveaux, faisons des vers antiques,
est toujours vraie.
  On aurait tort néanmoins de supposer que Lyon ne renferme pas de très nom-
breuses institutions tendant au développement de l'industrie soyeuse, soit au point
de vue industriel; soit surtout au point de vue artistique. M. Aynard en a faitunê