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294 LA REVUE LYONNAISE ENTRE DEUX JEUNES MÈRES, dialogues sur l'éducation par M"'JULIE FERTIAULT. — Librairie académique Didier et C'*, 35, quai des Augustins, Paris. Familiers et pratiques, ces dialogues, œuvre d'une personne en laquelle on reconnaît une profonde connaissance du jeune âge, seront lus avec fruit par toutes les jeunes mères. Ils leur enseigneront les voies dans lesquelles il faut conduire ces intelligences naissantes et les procédés à employer pour diriger les premiers pas, si nous pouvons parler ainsi, du sentiment. Elles y apprendront à corriger les mille petits défauts qui, s'ils sont négligés, deviendront des vices, et à enseigner les vertus. Qu'elles se persuadent surtout de ceci, c'est que l'édu- cation et l'instruction des femmes doivent être dirigées en vue de l'enfant et du foyer, et non absolument en vue du monde, comme cela se pratique malheu- reusement trop de nos jonrs. ' . LES LIVRES ET LEURS ENNEMIS,par WILLIAM BLADES, typographe. Traduit de l'anglais. — A.' Glaudin, éditeur, 3, rue Guénégaud, Paris, 1 vol. in-8, papier vergé de Hollande, avec figures. Prix : S fr. Les lecteurs lyonnais connaissent la plaquette, aujourd'hui épuisée, du regretté M. Mulsant, qui avait pour titre : Les ennemis des Livres. C'est un ouvrage de même genre que nous signalons à leur attention. Publié d'abord en anglais, il a été traduit en notre langue. L'édition française a été imprimée par l'auteur lui-même en caractères antiques, sur papier vergé de Hollande, pour le libraire Glaudin, dont les publications sont si justement estimées des bibliophiles. Le tirage, comme il convient aux livres de ce genre, a été très limité : 300 exemplaires environ sont seulement mis en vente. Toutes ces conditions réunies en font donc un véritable volume d'amateur. Combien nombreux sont les ennemis qui font au livre une guerre persévérante ! C'est d'abord le plus'terrible de tous, le feu quia détruit d'incalculables ri- chesses bibliographiques ; puis l'eau sous ses deux formes : pluie et vapeur, sans compter les naufrages ; le gaz auquel il conviendrait de substituer dans toutes les bibliothèques la lumière électrique ; la chaleur ; la poussière contre laquelle la dorure sur tranches est un excellent préservatif; la négligence hélas ! si fré- quente dans nos collections communales ; l'ignorance cette, plaie de toutes les époques; le ver des livres et ce que l'auteur appelle : autre vermine, blatte noire, rats et souris. Viennent ensuite les relieurs, ces rogneurs implacables : M. Blades a placé entête du volume le portrait de l'un d'eux, John Bagford, qu'il voue aux malédictions de tous les bibliophiles présents, passés et futurs. Sur le même rang, il faut mettre les collectionneurs : l'auteur cite différents traits curieux des ravages causés par leur manie imbécile : ceux-ci coupent des feuilles, ceux-là des portraits ; les uns enlèvent des initiales, d'autres des enluminures. Detesta- bile genus ! Judicieux et pratique, plein de conseils excellents, d'humour et de sentiment, cet ouvrage a sa place marquée dans la bibliothèque de tout véritable ami des livres.