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      « Si les administrateurs de l'hôpital de la Charité n'étoient pas dans
l'usage de tout exagérer, les plaintes qu'ils présentent dans leur lettre sur
les changemens opérés par M. Colombier, inspirer oient le plus vif intérêt et
mériteroient la plus grande attention. Quoi qu'il en soit, je ne puis que
confier cette lettre à la discrétion de M. l'Intendant, en le priant d'entendre
les observations de M. Colombier et de me donner sur le différend dont il
s'agit les éclaircissements les plus exacts. Il étoit même naturel que les
administrateurs s'adressassent à ce magistrat, puisqu'il se trouvoit à portée
de reconnoitre tout de suite la vérité. Vous sentes que ce ne sera que d'après
sa réponse qu'il y aura lieu de voir ce que les circonstances pourront
exiger ».
      Il en résulta tout naturellement que M. Colombier continua ses opéra-
tions ; il crut même, par surcroît, devoir les étendre à certaines parties de
l'hôpital qui semblaient n'avoir aucun rapport avec la mission dont il était
 chargé. Aussitôt, nouvelles et véhémentes protestations du Bureau, qui
consigne le fait dans une délibération, prise le 12 juillet et immédiatement
communiquée à l'intendant Terray. Celui-ci la transmet à son tour au minis-
tère, qui, par l'intermédiaire de M. de Calonne, y répond en ces termes :
      « M. l'Intendant de Lyon m'a rendu compte de la délibération que
vous avez prise le 12 de ce mois concernant la clôture de la cour destinée à
la promenade des femmes enceintes et nourrices reçues à l'hôpital de la
 Charité de cette ville. J'ai cru devoir mettre cet objet sous les yeux du Roi et
prendre ses ordres à cet égard. L'intention de Sa Majesté est que tout ce-
 qui a été ordonné par M. Terray, tant sur cet objet que sur les autres chan-
 gemens qui doivent avoir lieu dans cette maison, sous l'inspection de
 M. Colombier, soit exécuté avec la plus grande exactitude. Sa Majesté me
 charge même de vous faire connoître que si vous vous permettiez de faire,
 sans ordres exprès, aucuns changemens, soit avant, soit après le départ de
 cet Inspecteur Général, dans les opérations que M. l'Intendant aura arrê-
tées de concert avec lui, elle vous en rendroit personnellement responsables
et ne pourroit s'empêcher de vous faire ressentir les effets de son méconten-
tement. Je me persuade qu'après vous avoir manifesté aussi positivement
les intentions de Sa Majesté, vous ne perdrez pas un instant de vue la sou-
 mission avec laquelle vous devez vous y conformer ».