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— 79 ON intention était de m'en tenir là , mais, ceux mêmes qui penseront que je suis bien téméraire de m'en être pris à aussi grosse besogne, n'auraient pas manqué de me reprocher d'exécuter en aussi peu de lignes deux siècles de typographie : je pourrais bien répondre qu'ils ne m'intéressent pas, ce qui serait tout juste la vérité. Aussi bien, je dois rester dans le domaine lyonnais, et l'on a fait si peu de chose, à Lyon, pendant ces deux siècles ! Pourtant, il faut être juste ; avec le début du XVIIe siècle s'ouvre à Lyon une période qui ne manque pas d'un certain caractère. Le Collège de la Trinité alimente presque à lui seul les presses lyonnaises ; de savants reli- gieux : Don Polycarpe de La Rivière, Hurtado de Mendoza, Jacques Pinto, Martin del Rio, L. Richeome, Toussaint Foucher, Etienne Fagundez, F. de Mendoça, J. A. Velasquez, Théophile Raynaud, font imprimer à Lyon les volumineux ouvrages dont notre Bibliothèque municipale est si riche : les citer serait inutile. J'ai déjà rappelé plus haut le nom de ceux qui illustraient ces livres de leurs frontispices solennels et compliqués : Charles Audran, frère aîné de Claude Audran qui fut la souche de cette famille d'artistes. Charles Audran paraît avoir fait à Lyon deux longs séjours, pendant lesquels il grava des planches innombrables, et en particu- lier beaucoup de frontispices et de vignettes pour les libraires. Avant Audran, j'aurais dû citer Jacques Fornazeris : il habita Lyon et y travailla pendant près de vingt ans pour les Julliéron, les Frellon, Rigaud, et surtout pour Horace Cardon dont il illustrait les impressions de lettres ornées, de vignettes et de majestueux frontispices. Elève, sans doute, de