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      Même son de cloche de M. de Vergennes qui, le lendemain, 27 juillet,
écrit à son tour :
      « D'après le compte rendu au Roi des nouvelles constructions et dispo-
 sitions qui viennent d'être faites sous la direction de M. Colombier, dans
l'hôpital de la Charité confié à vos soins, Sa Majesté m'a chargé de vous
mander que son intention est qu'il n'y soit rien changé sous quelque pré-
texte que ce soit après le départ de M. Colombier sans que vous m'en ayés
informé et que vous ayés obtenu la permission de Sa Majesté qui veut
même qu'à cet effet cette lettre soit inscrite sur vos registres».
      Pendant ce temps, à Paris, l'abbé de Cordon, malgré une santé amoin-
drie, multipliait ses démarches et ses- efforts pour arranger les choses,
défendant avec chaleur l'administration auprès des ministres et ne cessant
de recommander à ses collègues la prudence et la modération. Le 27 juillet,
dans une lettre où il accuse réception aux recteurs d'un projet de règlement
que ceux-ci lui avaient adressé pour le communiquer à MM. de Vergennes
et de Calonne, l'abbé de Cordon ajoute :
      « J'ai profité de cette occasion pour entretenir ces deux ministres du
désir et du besoin que l'administration avoit d'être justifiée dans leur es-
prit ; j'ai dit tout ce que je croyois pouvoir y contribuer. Je crois pouvoir
vous assurer que l'un et l'autre m'ont paru revenir des impressions fâcheu-
ses qu'ils avoient contre vous ; M. de Vergennes, surtout, m'a protesté que
jamais l'administration ne se ressentiroit de la peine que sa conduite lui
avoit faite, qu'il saisiroit toutes les occasions de faire du bien à nos pauvres
et que nous pouvions compter sur lui. Je me félicite d'avoir cette bonne
nouvelle à vous donner ; elle est d'autant plus agréable pour moi que j'ai
encore été obligé de vous justifier pour une saisie que vous avez voulu faire
sur vos locataires pour le terme de la Saint-Jean. Il ne sera plus question du
passé ; travaillons pour l'avenir ; prenons bien garde, on a les yeux fixés sur
nous ; je sais positivement qu'on ne demanderait qu'un prétexte pour chan-
ger la constitution de l'administration et en former une supérieure. Je ne
peux pas vous dissimuler que j'ai paré le coup, mais je ne saurois répondre
des vues du gouvernement ; je vous parle à cœur ouvert, faisons notre
profit de cette ouverture...».
     Les recteurs ne goûtèrent que médiocrement la bonne nouvelle et les