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296                   VINGT-SEPT ANNÉES


les plus basses injures, sans plus de souci de la discipline
que des convenances. « Si M. le Maréchal Bugeaud, écri-
vait-il le 15 août 1842; car enfin nous voilà obligés de lui
donner ce beau titre, etc. » 11 serait trop long de citer ces
critiques injurieuses sur les défauts d'un homme de guerre,
que ses qualités éminentes et sa popularité légendaire auprès
des soldats, qui ne l'appelaient que le Père Bugeaud, met-
tent à l'abri des atteintes des Changarnier. *
   Le colonel Combes, qui s'y cpnnaissait pour avoir servi
sous Napoléon, n'écrit-il pas dès le 18 juin 1836 : « M. le
général Bugeaud entend et fait bien la guerre. Il a de l'activité,
du jugement et de l'esprit; il désire s'éclairer des lumières
de ceux qui en possèdent, ainsi que de leur expérience en
Afrique. Ses talents ne peuvent que nous assurer la victoire.»
M. le comte d'Ydeville a publié un ouvrage fort intéres-
sant, h Maréchal Bugeaud, et le général Ambert dans les
Illustrations et Célébrités du xixe siècle, 5e série, 4 e édition
(Paris, Bloud et Barrai), dit avec raison : « Il y avait
trois hommes dans le Maréchal Bugeaud, le soldat,
le paysan et l'avocat; un. quatrième s'y trouvait aussi,
qui était l'écrivain militaire. Avant tout et par dessus
tout, Bugeaud était soldat..., soldat du premier Empire.
Le soldat de 1804'est ca'poral en 1805, sous-lieutenant en
1806, lieutenant en 1806, capitaine en 1809, chef de
bataillon en 1811, chevalier de la Légion d'honneur en
l 8 n , major (lieutenant-colonel) en 1814, colonel en 1814,
à l'âge de trente et un ans... » Tenu à l'écart pendant la
Restauration, il devint général de brigade en 1831, général
de division en 1836, après la victoire de la Sickack. Sa
mission à Blaye auprès de la duchesse de Berry, dont il
était le geôlier, lui fit un grand tort. Mais la gloire a effacé
cette tache... Le duc d'Isly a laissé des œuvres militaires